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ALG : Le football algérien, entre mœurs moribondes et rêves de gigantisme

LAFORDASSE

Le football algérien a vécu une journée noire avec le  derby algérois, entre le MC Alger – CR Belouizdad, où l’opinion sportive a une nouvelle fois découvert l’autre visage, plutôt hideux, de ce sport chez nous, contrastant avec les belles images du CHAN et celles de la CAN-U17 qui se déroule dans notre pays depuis quelques jours. Des actes de vandalisme et de casse ont été commis à la sortie du stade du 5-Juillet entre bandes de supporters, prenant plusieurs familles en otage, entre deux feux. Voitures saccagées, des femmes agressées et un quartier, celui d’Aïn Allah, ébranlé par la violence. Une violence qui a débuté dans le stade avec des tribunes embrasées par des fumigènes et autres feux de Bengale, à cela s’ajoute une piste d’athlétisme brûlée sans compter des sièges arrachés.

La horde sauvage est passée par-là, au moment où, sur le terrain du jeu, le spec- tacle était pathétique avec un football décousu, du pousse-ballon, des arrêts de jeu et des palabres interminables et un zéro pointé à la fin… sur toute la ligne. Il faut dire que la programmation catastrophique de la Ligue de football professionnel n’était pas là pour favoriser le spectacle et le beau football. Car au moment où, dans tous les pays du continent, les championnats se jouent le plus norma- lement du monde, y compris avec des clubs participants en Coupes africaines, chez nous, c’est le populisme, la rue, les réseaux sociaux et le n’importe-quoi qui dictent leur loi.

Le MCA, qui est resté 33 jours sans disputer le moindre match de compétition, devra encore patienter jusqu’au 25 de ce mois pour revenir sur un terrain ! C’est le cas de plusieurs clubs dont les ren- contres sont reportées à la pelle. Le RC Arbaâ a, lui, battu le record de plus de 40 jours sans compter !! Le Bureau fédéral, qui s’est réuni mardi, a une fois de plus entendu les propositions du président de la Ligue, qui a exprimé son mécon- tentement face à cette programmation qui obéit à tout, sauf aux principes qui régentent le jeu et les intérêts du football. La preuve, personne ne sait quand est-ce que la saison se termine, quand la finale de Coupe d’Algérie se jouera, au moment où la CAF a mis une date limite, celle du 30 juin, pour communiquer la liste des clubs participants aux prochaines compétitions du continent.

Que dire du foot d’en bas, à savoir le football amateur où des championnats de wilayas ne se jouent même pas, comme à El-Bayadh, qui compte paradoxalement un club pro en Ligue 1, et Naâma ! Où des championnats sont ouverts avec quatre ou six clubs et des play-offs à n’en plus finir, des frais d’engagement et des amendes non honorées depuis des saisons, faussant la compétition et créant des situations d’injustice et d’iniquité entre les clubs qui font des efforts et ceux qui barbotent dans l’impunité, avec des complicités et des histoires de combine qui s’entassent. Et pourtant, l’Algérie est en train de réussir sa CAN-U17, après avoir réussi le pari du CHAN. Elle compte organiser une CAN grand format, en 2025 voire 2027, avec de beaux et nouveaux stades, des infrastructures de taille dans un magnifique pays, capable de relever tous les défis.
LA FORDASSE

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