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ALG : Le cimetière de Charaf Eddine Amara

LAFORDASSE ET REDACTION DE BOTOLA

A quelques jours de l’assemblée générale ordinaire de la FAF, l’heure du bilan a sonné a sonné pour, Charaf-eddine Amara. Le successeur de Khiereddine Zetchi a réussi en un temps record à faire le vide et s’apprête à quitter l’instance qu’il a transformé en véritable champ de ruine. Dossier réalisé par LAFORDASSE et la Rédaction de BOTOLA

La veille de l’assemblée générale élective de la FAF, le 14 avril 2021, le candidat unique, Charaf-eddine Amara a présenté son programme à la presse, avant de le faire, le lendemain, devant les membres de l’assemblée générale. Certains observateurs avertis avaient relevé ce lapsus révélateur : le patron du club du CR Belouizdad avait donné la priorité à la com’, plutôt qu’aux électeurs qui devaient lui donner leurs voix. Le temps a fini par leur donner raison puisque durant une année, Charaf-eddine n’a fait que dans la visibilité sans vraiment se soucier sérieusement des acteurs du football, et encore moins de leurs problèmes et préoccupations quotidiennes.
Un programme pompeux sans plus
Lors de cette présentation à la presse de son programme, composé de onze points, Botola était bien évidemment présent et avait posé une seule question : est-ce que le candidat à la présidence a, au préalable, budgétisé ce programme assez pompeux ? Charaf-eddine ne répondra jamais à cette question. Même une année après, cet exercice, il ne l’a jamais fait, ce qui renseigne, sur la légèreté de ses projets, basés sur des effets d’annonces et des titres génériques que sur une réelle réflexion et une évaluation réfléchie. De M’hamed Ghouati à la cascade de démission des membres du Bureau fédéral, la liste du désastre annoncé dans ces mêmes colonnes semaines est longue, trop longue.
Saâd, l’homme qui a tenu tête au président
Dès le départ, Charaf Eddine Amara avait confié à ses proches et certains responsables continentaux, sa volonté de se séparer du secrétaire général, Mohamed Saad. Ancien journaliste et responsable de la division des médias de la FAF, Mohamed Saad, qui n’avait pas le profil pour gérer l’administration de Dely Ibrahim a saisi la balle au rebond, lorsque Kheireddine Zetchi lui a proposé de passer au Secrétariat Général. Après des débuts à tâtons et des erreurs d’appréciation, il a réussi en quatre ans du mandat de son ancien président, à maitriser l’ensemble des rouages de la fonction. Le fondateur du Paradou parti, il a tenu seul « la baraque » et mené à terme l’épineux dossier des statuts en coordination avec la tutelle et la FIFA. Apprécié par ses collègues du continent, il a aussi gagné ses galons auprès des responsables zurichois. Son éviction constitue la première erreur stratégique du « juriste » Charaf-eddine Amara, dans une période charnière et à la veille d’échéances très importantes (CAN au Cameroun, éliminatoires de la Coupe du Monde, et bien d’autres compétitions).
Debichi remplace Saad
Bien que sa tête fût mise à prix dès l’arrivée de Charaf-eddine, Saâd continuait à assurer et assumer ses fonctions convenablement. Il était même d’une grande aide pour son patron et il a organisé les premières audiences avec Patrice Motsepe (président de la CAF) et Gianni Infantino (Président de la FIFA) à Doha, en un laps de temps record, a l’illustre inconnu, Charaf Eddine Amara dont les propos ont étonné plus d’un en déclarant, quelques mois plus tard, qu’il entretenait des relations personnelles avec 53 présidents africains. Dans ce contexte, l’entourage de Charaf Eddine Amara (le fameux Cabinet noir) et certains membres du BF, ont accéléré le processus de fin de fonction d’un SG qui symbolisait à leurs yeux, l’homme de l’ancien « système ». Ils passaient à l’acte en poussant à son remplacement par Mounir Debichi. Comme souvent, c’est le plus compétant qui fait les frais d’un novice…
Une DTN décapitée pour des raisons obscures
Au lendemain de son élection, beaucoup de bruits ont couru au sujet de cette DTN que certains cercles voulaient s’accaparer pour de multiples raisons. Seulement, la tâche n’était pas aisée car Ameur Chafik avait abattu un gros travail et mis la barre trop haute. Mieux encore, lors d’une réunion tenue l’été dernier au CTN de Sidi Moussa, Charaf-eddine n’a pas tarit d’éloges sur le travail accompli jusqu’ici par la DTN et promet de mettre tous les moyens pour accompagner ses différents programmes et échéances. Dans la réalité, il n’en fut rien puisque la DTN va continuer à se débattre dans des problèmes sans fin. Mais, Charaf-Eddine, durant la première année de son règne, commet l’erreur stratégique de décapiter la DTN, de ses deux premiers responsables : Ameur Chafik et Abdelkrim Benaouda. Les deux hommes sont poussés vers la porte, de manière inélégante comme nous l’avions écrit à l’époque. Le premier responsable technique de la FAF a appris son licenciement à la télé et les réseaux sociaux. Pressé de faire de la place à l’ami de l’ami, Taoufik Korichi, Charaf Eddine Amara le désigne intérimaire, sans autre consultation que celle que lui dicte son « cabinet noir ». Il lui offre un statut précaire. Ainsi, chassé du CR Belouizdad par le même Charaf Eddine Amara, il se voit repêcher et rejoint Sidi Moussa ! Mieux, lorsque le patron du Holding Madar annonce la séparation avec Ameur Chafik, d’aucun pensait que la FAF, avait au moins un profil dans le viseur. Comme par hasard, le nom de Raymond Domenech – qui n’a d’ailleurs pas nié les contacts – est annoncé mais ce dernier a vite fait de démentir son arrivée en Algérie. Ce qui n’était que diversion.
Appel à candidature bidon
Comble de la non gestion, la FAF a également lancé un appel à candidature et aux dernières nouvelles, aucun profil ne lui sied. Beaucoup s’interrogent sur les raisons de mettre un intérimaire alors que l’ancien DTN pouvait lui-même assurer cette transition ? Toujours les effets d’annonce le gestionnaire de la FAF évoque la mise en place d’une commission pour examiner les dossiers de candidatures. Au moment où ce dossier est confectionné, aucune commission n’a été mise en place et aucun DTN n’est signalé à l’horizon. Déstabiliser une DTN à quelques mois d’échéances importantes pour les différentes sélections (JM d’Oran, Jeux Panarabes, Jeux Africains de la Jeunesse, tournoi de Toulon, éliminatoires des JO 2024, CHAN 2023, CAN U17, …) est une grossière erreur du gestionnaire démissionnaire, au moment où la stabilité devait être prônée, et un renforcement en cadres valables opéré.
Un manager général sacrifié sur l’autel de la rumeur
L’autre grande victime de la gestion par le compromis de Charaf-eddine Amara, pour ne pas dire sa négligence, est sans aucun doute l’équipe nationale de Djamel Belmadi qui a perdu en l’espace de trois mois, ce qu’elle a gagné en trois ans ! Au-delà des choix techniques et des erreurs commises par la partie relevant du sélectionneur national, voire le manque de concentration des joueurs sur le deuxième but Camerounais, la gestion des affaires de la sélection n’ont fait que battre de l’aile durant des mois. L’épisode de l’été 2021 et l’histoire du clash entre Belmadi et Charaf-eddine ont laissé des traces, et ce ne sont pas les efforts fournis par l’ex-manager général Amine Labdi pour assurer un fonctionnement « normal » qui vont atténuer les effets néfastes d’une non-gestion. Et pourtant, ce dernier va finir par payer l’absence du vice-président de la FAF Yacine Benhamza de la photo-souvenir avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la cérémonie protocolaire organisée au Palais du peuple au lendemain du sacre de l’équipe nationale en Coupe Arabe de la FIFA, décembre dernier.
La séparation du duo Belmadi – Labdi
Des membres du BF se sont ligués contre lui et l’ont mis dans le viseur du président Charaf-eddine qui n’a pas hésité à le dégommer au retour du Cameroun, à l’issue de l’échec cuisant des Fennecs et d’une élimination catastrophique dès le premier tour. S’appuyant sur des rumeurs et des racontars à son sujet et prétextant ses sorties médiatiques intempestives, notamment sur l’arbitrage (l’affaire Bondo), Charaf-eddine a mis fin aux fonctions d’Amine Labdi, fragilisant davantage le fonctionnement de la sélection et ouvrant la porte à des courants loin d’être rassurants à l’approche des matchs barrages pour les éliminatoires de la Coupe du Monde. Car Labdi et Belmadi n’ont cessé d’interpeler le président sur ce qui se tramait sous les pieds de la sélection pour l’empêcher d’aller de l’avant, afin de mieux la protéger contre les jeux de coulisses et les coups bas. L’affaire Gassama est venue, malheureusement, compromettre les objectifs des uns et des autres et surtout les sacrifices pour aller au Qatar.

LAFORDASSE -RED

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