
Inédit dans les annales du football algérien. Le score fleuve (19-0) en faveur de l’ES Hamiz devant l’ES Aïn Taya (division honneur) de la wilaya d’Alger, n’a pas laissé le département Intégrité de la Fédération algérienne de football (FAF) sans réaction. Immédiatement après la rencontre, le département Intégrité de la FAF, un des rares à avoir échappé à la purge du coupeur de tête, Charaf Eddine Amara, s’est saisi de l’affaire. Un département habitué à travailler dans la discrétion la plus totale et le secret. Face à ce scandale et sous pression, la commission de discipline de la Ligue de Wilaya d’Alger a préféré sévir le plus vite possible et ne pas se laisser déborder. Elle a prononcé la « Sus- pension des deux clubs de l’ESAT et de l’ESH pour la saison en cours article 128-2 des R.G.F.A. Rétrogradation en division inférieure des deux clubs de l’ESAT et de L’ESH (article 128-2 des R.G.F.A). • Défalcation de six (06) points sur le cours du championnat de la saison à venir article 128-2 des R.G.F.A. Une amende de (200.000 DA) pour les clubs de l’ESAT et de l’ESH (article 128-2 des R.G.F.A. )» Des sanctions lourdes à la mesure du scandale et des fortes suspicions.
Reste à savoir si les deux clubs concernés vont accepter la sanction ou contester la décision de la Commission de discipline de la LFWA ? Versées en division pré-hon- neur avec défalcation de points, «les deux équipes auraient dû être interdites d’engagement durant deux saisons», indique à BO- TOLA, un officiel qui requiert l’anonymat. De plus, malgré cette large victoire, l’ES Hamiz ne pouvait compter sur la différence de buts pour s’assurer une accession en division régionale, puisque les textes sont clairs et précisent que seule la différence de buts de la phase aller est prise en compte en cas d’égalité parfaite entre deux équipes. L’ES Hamiz qui caracolait en tête du championnat aurait même pu remporter la rencontre par 30, 40 buts d’écart sans que cela influe sur son goal-average. Surtout que son adver- saire ES Aïn Taya, lanterne rouge, était déjà condamnée à évoluer en division inférieure. De plus, les sanctions prononcées par la Ligue de Wilaya d’Alger présidée par l’ex- membre du Bureau Fédéral, Rachid Oukali, a statué sur la base de faits de jeu et nulle- ment d’éléments matériels.
En l’absence de retransmission télé, il est impossible de matérialiser les infractions imputées aux deux équipes tel que « les joueurs de l’équipe de l’ESAT perdent délibérément le ballon en faveur des joueurs de l’équipe de l’ESH, par- ticulièrement dans la zone de réparation. Les joueurs de l’équipe de l’ESAT étaient presque debout sur le terrain et marchaient aussi et ne sont pas allés au-delà du milieu de terrain », comme l’affirme la Ligue dans ses atten- dus. Cette dernière indique que : « Lors de la préparation pour l’exécution d’un pénalty sif- flé en première mi-temps en faveur de l’ESH, une discussion entre un joueur de l’ESAT et un joueur de l’équipe de l’ESH a montré de quel côté va prendre le gardien et celui du tireur va l’exécuter», avant de conclure que « ces éléments constatés par les officiels de match et signalés dans leurs rapports révèlent des comportements anormaux.»
Suffisant pour que l’arbitre qui a le pouvoir d’arrêter un match, renvoie les deux équipes aux vestiaires, après avoir consulté ses adjoints et le commissaire au match. Puis, de détailler les raisons de sa décision sur son rapport. Une initiative qui, bien évidemment, n’a pas été faite, malgré les doutes et les soupçons du score (19-0). L’arbitre a laissé tourner le chronomètre jusqu’à la fin de la rencontre et validé le résultat final. La Commission de discipline a statué donc sur la base des auditions, après match, des officiels et des dirigeants. Elle a au final prononcé une sanction aussi forte que fragile, alors que d’autres scores fleuves ont été enregistrés durant la phase retour. Alors faut-il en rire ou bien faut-il en pleurer. Intolérable !