Ça y est, la messe est dite ! L’objectif assigné au sélectionneur national, Djamel Belmadi, lors de la pro- chaine CAN en Côte d’Ivoire 2023, est connu. Il n’est ni dans son contrat, ni dans une quelconque convention ou déclaration verbale, mais c’est ce qu’ont décidé des cercles bien identifiés pour leur « affection » au coach national, relayant ce qu’a déclaré, il y a un peu plus de trois mois, le président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi (notre photo), au lendemain de son élection, le 21 septembre 2023. Et bien entendu par les « médiamen- songes » en mode sous-traitance.
Invité de la Radio nationale Chaîne 1, chez notre confrère, Aïssa Madani, le locataire de Dely Brahim avait affirmé qu’il apportera tout son soutien à la sélection nationale et qu’il mettra les grands moyens. Ainsi, elle pourra atteindre ses objectifs, sans pour autant préciser de quels objectifs s’agit-il. Il n’omettra pas non plus d’ex- primer son soutien particulier au sélectionneur Belmadi dans sa mission, afin de réaliser les meilleures perfor- mances possibles avec la sélection. L’opinion sportive était soulagée devant de telles paroles.
Le surlendemain de cette première sortie médiatique, sur le plateau de la Télévision nationale, le même Sadi rectifie le tir, en évitant de trop « soutenir » le coach Belmadi. Il glisse au passage que l’objectif minimum qui lui est assigné, lors de la prochaine CAN, est d’atteindre le carré final. Ainsi, le discours a vite changé en l’espace de vingt-quatre heures, car certainement briefé, voire interpellé, par ses mentors qui reprennent le témoin et font appel à leurs sous-traitants. Ils lançaient une cam- pagne savamment orchestrée pour maintenir une pres- sion constante sur le coach national.
Des voix s’élevaient ici et là pour dénoncer le fait que le contrat de Belmadi ne renferme aucune clause relative à des objectifs bien précis. L’ex-président, Djahid Zefizef, est accusé implicitement de n’avoir pas introduit un tel article où des objectifs à atteindre, comme c’est souvent le cas dans les contrats des entraîneurs et autres sélec- tionneurs. Des informations ont fuité pour alimenter les sous-traitants soutenus par des youtubeurs en mal de notoriété et payés à la commande, des internautes qui ont raté une vocation de journaliste. Ils tambourinent que l’objectif est « au moins la demi-finale de la pro- chaine CAN ».
Mieux encore, ces derniers jours, la barre est montée d’un cran avec un nouveau slogan : « c’est la finale ou rien ! ». Aussi ne faudrait-il pas s’étonner que dans les quelques jours qui nous séparent de la grande fête du football africain en Côte d’Ivoire, l’exigence, plutôt l’obli- gation de résultat grimpe de nouveau d’un cran avec ce slogan final : « le trophée, ou Belmadi, rentre chez toi ! ». C’est, d’ailleurs, le scénario envisagé par ces cercles qui se concertent, se réunissent et qui auraient même pris attache avec un futur sélectionneur, une fois débarras- sés du fardeau Belmadi, ses sautes d’humeur, son caractère jugé exécrable, ses sorties médiatiques incon- trôlables, sa mainmise sur la sélection, sa rigueur et tiri- tiri panpan.
En résumé, Belmadi a touché à trop d’intérêts. C’est un homme qui dérange, alors qu’il ne coûte pas cher aux finances de la Fédération dont on ne sait plus si elles sont au vert, à l’orange ou carrément au rouge. Les ver- sions varient d’un communiqué à un autre et d’une déclaration de Walid Sadi à la suivante. Une chose est sûre, le palmarès de Djamel Belmadi sera difficile, très difficile à égaler. Et ce n’est pas seulement avec de l’argent que l’on pourra faire mieux. La compétence sans passion a des ratés. Et rare sont ceux qui possèdent ses deux qualités majeures en football. Belmadi les a.
– LAFORDASSE
