Il y a une dizaine d’années, la Fédération algérienne de football, lors d’un séminaire avec les entraîneurs et les techniciens tenu à l’hôtel Sheraton Club des Pins à Alger, avait annoncé par la voix de son président de l’époque, Mohamed Raouraoua, que le déficit en encadrement en Algérie avait été évalué à plus de 4 000 entraîneurs. Evidemment, ce chiffre en dit long et rien en même temps, car
il n’a jamais été détaillé, étayé par un argumentaire ou décliné par rapport à la cartographie du football national, selon les catégories d’âge et autres spécialités et domaines de ce métier.
En 2017, la réalité que l’Algérie a du mal ou n’arrive plus à former des talents suivant un processus méthodologique a été rappelée lors d’un Symposium sur le renouveau du sport-roi organisé en décembre 2017 par la fédération, sous l’impulsion de l’ex-président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, et où les quelques perles qui éclosent ici et là deviennent des exceptions car elles le doivent à la passion de certains clubs et/ou à des entraîneurs engagés et impliqués pleinement dans ce processus de formation. Aujourd’hui, le Département de la formation de la DTN organise de nouvelles sessions pour l’obtention de 200 licences CAF A.
Après avoir assuré la première formation de la licence CAF Pro, réunissant 26 techniciens, le long d’un cursus qui a duré une année (décembre 2023 – décembre 2024), place à … l’usine de la licence CAF A, comme l’a signifié l’un des observateurs, afin d’inonder le marché des entraîneurs dont on n’a pas réellement une véritable connaissance. Et c’est justement le rôle de la DTN présidée par Ali Moucer ( notre photo) d’en fournir les données nécessaires et expliciter les besoins, ainsi que le schéma directeur arrêté et les objectifs planifiés auxquels la fédération voudrait y arriver.
Un simple coup d’œil sur la liste des premiers licenciés en CAF Pro, seuls deux entraîneurs sont annoncés en L1 pour l’instant : Chérif Hadjar au MC El-Bayadh et Abdelkader Amrani
au MC Oran. Si Amine Ghimouz a été désigné sélectionneur national des U17, Karim Kaced chef de Département de la formation au sein de la DTN ou bien Azzedine Aït Djoudi coach de l’USM El-Harrach (L2), une partie de l’élite professionnelle est allée chercher des coachs au-delà des frontières comme le MC Alger, le CR Belouizdad, la JS Kabylie, l’USM Alger, le CS Constantine et l’ES Sétif, voire d’autres clubs.
Tous les futurs entraîneurs qui obtiendront la licence CAF A, surtout parmi les anciens joueurs internationaux, auront-ils des débouchés ? Répondront- ils à des besoins évalués et bien précis ? Auront-ils en charge les jeunes catégories et travailleront-ils à la base, notamment au niveau des académies
et autres centres de formation ? Ce sont autant de questions et d’autres qui restent, hélas, sans réponse.
MALIK MOHAMED
