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ALG : La catastrophique gestion du dossier Belmadi

LAFORDASSE

Si, comme on le répète souvent, Omar Kezzal avait une connaissance parfaite des règlements, Mohamed Raouraoua de solides soutiens, Kheïreddine Zetchi, la compétence et la classe, Charaf-Eddine Amara au moins l’élégance et Djahid Zefizef, le sérieux avec moins d’éloquence, l’actuel président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi, est en passe d’être le pire en intelligence. La façon avec laquelle il a géré la fin de mission de Djamel Belmadi, le sélectionneur de l’équipe d’Algérie, est d’un amateurisme lamentable, digne d’une gestion d’un club de quartier. On ne peut, hélas, l’expliquer autrement. Et les médias étrangers se sont bien amusés.

Après avoir brillé par son absence avec la sélection, évitant de croiser le coach national en toute circonstance, Walid Sadi a débarqué à Bouaké comme un quasi étranger. Selon des joueurs, qui ont préféré garder l’ano- nymat, le gestionnaire de la FAF a manqué à sa parole. Il avait promis de verser les primes promises, après les deux succès, lors des matchs des éliminatoires de la Coupe du monde, en novembre dernier. Toujours, selon ces mêmes joueurs, c’est l’une des rai- sons pour laquelle, il les aurait évités à Bouaké, tout en précisant que cela n’a rien à voir avec leur élimination prématurée.

A ce manquement à la parole donnée s’ajoute celui de la prime de qualification pour la CAN-2023 que le président a complètement zappée. Il aurait prétexté que l’ex-président, Djahid Zefizef, n’avait pas inscrit ce dossier dans la passation de pouvoir au lendemain de son élection, en septembre 2023. Or, Zefizef avait démissionné le 15 juillet 2023, juste après sa non-élection au Bureau exécutif de la CAF, deux jours auparavant. Le timing n’y est pas. Plus encore, l’équipe nationale n’avait pas encore disputé son sixième et dernier match des éliminatoires de cette CAN-2023, face à la Tanzanie, en septembre 2023.

Le locataire de Dely Brahim se devait donc de prendre le passif et l’actif et régler cette histoire de prime de qua- lification, en s’alignant à la limite sur celle de 2021, comme il est d’usage, et non pas aller dans des faux- fuyants. De par son attitude, il a plombé l’ambiance entre lui et les joueurs, laissant le sélectionneur se bagarrer tout seul face à tous ces aléas. Après le match contre la Mauritanie, il ne s’est pas rendu aux vestiaires pour réconforter et parler aux joueurs, comme il est de tradition également dans pareilles situations. Il a préféré s’afficher devant les caméras face à des « supporters » remontés, qui voulaient s’en prendre au coach.

Au cours de cette rencontre avec les supporters, voilà que des « Belmadi dégage » se font entendre pour la première fois, rappelant une certaine époque (N’est-ce pas Gourcuff !). Le lendemain, avant même de regagner le pays, Walid Sadi se révèle très actif sur son compte X personnel, en balançant la résiliation du contrat à l’amiable avec Belmadi, puis en promettant, dans un lexique populiste, des changements radicaux au sein de la sélection nationale. Comme si cette dernière était dans une mélasse sur le plan management, alors qu’elle était en face de reconstruction. On semble volontairement l’oublier.

Des fuites savamment orchestrées ont fait passer Belmadi pour un clochard qui veut déplumer la FAF et dépouiller le Trésor public. Le titre de « ministre du Bonheur », que lui ont affectueusement attribué les supporters devait disparaître. Il est présenté comme un homme cupide et sans scrupule. Un procédé grossier, mais qui reste l’apanage des spécialistes de la propagande. Des sous-traitants ont martelé que le contrat de Belmadi n’était pas cohérent, car il ne comportait pas d’objectifs et donc ne protégeait pas la Fédération. A supposer que c’est le cas, n’appartenait-il pas à Walid Sadi d’y apporter un avenant ?

Qu’est-ce qui l’aurait empêché de se réunir avec le staff, une fois à Alger, afin de tout régler, de tout acter dans la discrétion la plus totale ? Celle qui prévaut dans toute relation professionnelle, avant de faire une déclaration ambigüe à la presse dans le respect des règles et de la bienséance ? Ainsi, la Fédération aurait évité une telle gestion catastrophique de ce dossier, récupérée par des aventuriers en mal d’audimat et décidés à en découdre avec l’Algérie. Une gestion qui, en plus d’éclabousser l’homme et l’institution, a fini par impacter l’image du pays.
– LAFORDASSE

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