ALG : Jusqu’à quand le diktat des «agents» de joueurs ?
LAFORDASSE

Connaissez-vous les Jorge Mendes,Jonathan Barnett, Meïssa N’Diaye, Malle Koido, Michaël Kallbäck et autre Raquel Rosa, pour ne citer que ces agents de footballeurs qui font partie du top 10 de ce métier à l’échelle mondiale ? Autre question : avez-vous vu ces agents écumer les plateaux télé et jouer aux consultants dans les émissions de foot ? Certainement pas ! Car, dans la planète football, la devise est la suivante : chacun à sa place et chacun son métier, surtout lorsqu’il y a conflit flagrant d’intérêts.
La déontologie et les règles, qui régissent l’espace médiatique, ne permettent normalement pas à des agents, qu’ils soient reconnus en tant que tel par les instances officielles du sport-roi ou se proclamant de ce métier, d’être des consultants sur des plateaux spécialisés dans l’analyse de la chose footballistique, comme c’est le cas en Algérie. Et ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur avec d’anciens joueurs reconvertis sans aucune formation.
Malheureusement, ils ne sont pas les seuls. La corporation des journalistes ne s’y cache même plus comme en témoigne cette vidéo sous forme d’attaque en règle contre l’ex-coach de la JS Kabylie, Abdelhak Benchikha. Ils ont désormais des tribunes TV le long de la semaine pour faire et défaire l’actualité footballistique, déverser leurs « avis » souvent orientés et biaisés en fonction de leurs propres intérêts. Ainsi, ils arrivent même à manipuler des supporters contre des joueurs.
Est-il possible que l’autorité de régulation de l’audiovisuel et d’autres institutions, dont la mission est de veiller à la préservation des métiers de journaliste, d’homme des médias et même de consultant, ne réagissent pas souvent ? Ces « agents spéciaux », dont certains sont sans scrupule, puisent leur puissance dans les réseaux sociaux où ils disposent de pages Facebook et chez une certaine frange de dirigeants qui leurs graissent les pattes pour se sucrer au passage ou pour gagner un semblant de quiétude.
Le diktat des « agents », pas les respectables faisant de ce métier une fonction noble reconnue par la FIFA et payant leurs impôts à la fin du mois, a dépassé tout entendement. Et cela, à tous les niveaux de la pyramide du football, où l’on trouve aussi le père, le frère, le coiffeur du coin ou le marchand de légumes, tous attirés et appâtés par le gain et tout cet argent qui coule à flots. Un argent qui ne profite malheureusement pas au développement et à la formation des jeunes talents, souvent délaissés au profit des joueurs seniors.
A l’évidence, le grand changement devrait également passer par la chasse à ces « agents » dont le but final est de faire main basse sur le football national.
– LAFORDASSE