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ALG : Faut-il s’enthousiasmer (déjà) pour un nouveau chapitre ?

LAFORDASSE

Quoiqu’on dise sur l’Helvético- Bosniaque, Vladimir Petkovic, le nouveau sélectionneur de l’équipe d’Algérie, notamment sur son expérience et son vécu, il est loin d’être une incompétence. Pour preuve, pour sa première sortie officielle à la tête des Verts, lors du Tournoi FIFA Séries contre la Bolivie (3-2), vendredi soir, au stade Nelson- Mandela de Baraki, il a fait du Belmadi sans … Belmadi ! En effet, dans son onze rentrant, seul Yacine Brahimi faisait figure de « nouveau », de surcroît en capitaine et meneur de jeu, comme prévu dans
le plan post-Belmadi.

Évidemment, Petkovic et son équipe, qui ont certainement épluché les rapports techniques de la dernière CAN-2023 en Côte d’Ivoire et supervisé plusieurs matchs des Verts, sont arrivés à la conclu- sion qu’il fallait mettre l’équipe la plus logique possible, en sus de Brahimi en absence de Benrahma (blessé), Mahrez et Belaïli (non convoqués), et la faire passer au scanner grandeur nature face à la Bolivie. Une sélection plutôt appliquée et en reconstruction, loin d’être ridicule et surtout accrocheuse, sous la conduite d’un nouveau coach, le Brésilien Antonio Carlos Zago.

Au-delà de la rencontre en elle-même, le point culminant de cette première sortie, c’est bien la conférence de presse d’après-match, animée cette fois par le coach et son adjoint, Davide Morandi. Largement mieux que lors des deux dernières sorties catastrophiques qui reste- ront dans les annales de l’histoire de la sélection. Cette fois, on a parlé football de bout en bout, avec une analyse juste et franche de la part d’un Petkovic qui n’a pas hésité à lâcher le mot : le ou les chantiers qui l’attendent, lui et ses adjoints.

Certainement saturé, éprouvé et la tête dans le guidon, l’ex-sélectionneur Djamel Belmadi ne devait que laisser sa place, sans que des sous-traitants mènent une honteuse campagne de dénigrement et d’ingratitude. Un départ qui permettrait à un autre technicien, avec un œil nouveau et un regard décalé, de donner une nou- velle dynamique et d’ouvrir un nouveau chapitre. Les exemples ne manquent pas dans la planète foot. Parce que cette sélection truffée de joueurs de qualité, qui fait et prend le jeu à son compte, qui a des stats étonnantes, mais qui flanche, lors de rendez-vous importants.

Rappelons-nous, le but de la Guinée équatoriale sur un ballon qui traîne suite à un corner anodin, lors de la CAN au Cameroun, mais qui plonge l’équipe dans le doute jusqu’à perdre sa confiance et sa maîtrise. Le but fatidique contre le Cameroun, lors des barrages de la Coupe du monde 2022 ou bien celui de la Mauritanie tout récemment, des errements qui ont coûté très cher à l’équipe nationale. De telles erreurs se paient cash et introduisent le doute dans les esprits et qui font dire aux superstitieux qu’il s’agit là d’une malédiction. Encore faut-il y croire.

Il apparaissait que la sélection nationale, qui est tombée dans le Top 10, alors qu’elle était dans le Top 5, il y a si peu, souffrait d’au moins trois maux, comme l’a souligné Petkovic dans sa conférence : d’abord d’un point de vue mental. L’équipe a du mal à gérer ses temps faibles qui souvent lui sont fatidiques, illustrés par un flanchement collectif ; ensuite d’un com- partiment défensif qui semble, lui, souffrir d’errement lors de ces temps faibles ; enfin, d’un manque de chirurgie devant les buts (comme le disait Belmadi), qualifié par l’entraîneur suisse de manque d’effi- cacité et de conquête.

Bref, dans tous les cas, Petkovic, tout en évitant de faire la fine bouche sur ce pre- mier succès, ne s’est pas enthousiasmé vu l’immensité du chantier qui l’attend. Un chantier que son prédécesseur voulait mener en douce, mais que l’actuelle équipe fédérale veut le faire au pas de charge pour préparer les échéances de 2025, dont les nouvelles élections.
– LAFORDASSE

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