
La commission de discipline de la LNFA a sur la table une affaire qui est passée inaperçue par la majorité des rédactions sportives et qui méritent le détour pour reprendre une expression familière. Le délégué de la rencontre de la 28e journée du championnat de la L2 (Centre Ouest) entre de JSM Tiaret – SKAF Meliana (2-5) l’a saisi pour dénoncer un fait rare dans les annales du football mondial à travers le long cheminement de ce jeu populaire avec ses joies et ses dérives et qui ne cesse de passionner des générations entières.
Les anecdotes sur des situations cocasses sinon loufoques n’ont pas manqué depuis l’avènement de la balle ronde. On a vu, un arbitre donner le coup d’envoi d’un match puis se rendre sur la main courante pour discuter avec les personnes qui s’y trouvent. Et interpellé par les joueurs des deux camps afin de rejoindre le terrain, il leur a répondu : «Puisque vous vous êtes mis d’accord pour un zéro à zéro, je ne vois pas guère mon utilité. Mon sifflet est bien au chaud dans ma poche». Mais cela ne s’est pas passé comme ça, au stade Kaïd Ahmed de Tiaret.
Un tel scénario n’a pas été exploité au cours du match JSM Tiaret – SKAF Meliana. Le directeur du jeu n’a rien vu de louche sur le terrain ou alors il connaissait l’histoire de ce collègue qui a arrêté un match pour «non combattivité des deux équipes». Il avait été suspendu jusqu’à la fin de la saison parce que les règlements n’avaient pas prévu une telle situation. Il a fallu attendre un amendement à la fin de la saison pour qu’il retrouve son sifflet et son honneur. Mais cela ne s’est pas passé comme ça, au stade Kaïd Ahmed de Tiaret.
Mais alors que s’est passé à Tiaret ? Le score lourd du match : 5-2 en faveur de l’équipe visiteuse a éveillé quelques soupçons. Les cinq buts encaissés par le gardien d’Ezzerga ont surpris et ses coéquipiers et leurs supporters. La suspicion est entrée un jeu. Un coup d’œil sur le classement général montre que le SKF Meliana occupe une place inconfortable (11e avec 35 pts), ce qui pourrait lui valoir la relégation. Mais bien entendu, faute de preuve, il n’est pas question d’incriminer le club jusqu’au verdict de la Commission de discipline.
En revanche, le comportement de deux coéquipiers qui ont bastonné leur gardien de but à la fin du match mérite une attention particulière. Il ne leur appartient pas de mettre «des gants de boxe» quand bien même, ils possédaient des arguments vérifiables pour justifier un manquement à l’éthique sportive. Il s’agit là du rôle des dirigeants de prendre des sanctions contre des joueurs tricheurs, à moins qu’il soit eux- mêmes impliqués. Voilà en somme ce qui s’est passé au stade Kaïd Ahmed de Tiaret.
En attendant l’entrée en scène de la Commission de discipline, aux lecteurs de choisir, s’il faut en rire ou s’il faut en pleurer.
– AB. LAHOUARI