CHAN : Et maintenant ?

Perçue au pays comme une amère désillusion, l’élimination de l’EN A’ dès les quarts de finale du CHAN ne semble pas affecter plus que cela Madjid Bougherra, certes marqué par cette sortie prématurée mais aussitôt tourné vers son autre objectif majeur, la Coupe arabe de la Fifa, au mois de décembre, au Qatar.
Sitôt sorti du Championnat d’Afrique des Nations, sitôt tourné vers la 2ème édition de la Coupe arabe : pour Madjid Bougherra, ce n’est pas encore l’heure du bilan, mais plutôt celui d’un entracte nécessaire pour récupérer avant d’attaquer la préparation pour le prestigieux et lucratif tournoi régional de la fin d’année civile à Doha. «El hamdoulilah, dans le football, il y a des gagnants et des perdants. Mabrouk pour le Soudan», philosophait, ainsi, le patron technique de l’A’, déçu mais pas trop. «On est un peu déçus car on voulait poursuivre l’aventure. Après, je suis fier de mes joueurs. Ils ont tout donné. On connaît le parcours qu’on a fait et dans quelles conditions. On a construit cette équipe, on a fait ça rapidement. Tu ne perds pas encore ce match, tu te fais éliminer aux tirs au but, ça fait partie du football».
Bougherra switche déjà sur la Coupe arabe
«De mon côté, je n’ai rien à reprocher à mes joueurs», indiquait-il à sa sortie du vestiaire, quelques instants après la fin de cette fatidique séance qui a mis fin à ses rêves de conquête. Le Magic a, cependant, tout de suite switché en se projetant directement sur le tournoi international qu’abritera le Qatar cet hiver. «Ce CHAN m’a donné l’opportunité de faire du scouting pour voir qui sera susceptible d’aller à la Coupe arabe. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura beaucoup plus de joueurs que lors de la dernière édition, c’est ce que je leur ai dit. Il n’y aura pas toute l’équipe, c’est sûr.
Dans l’attitude, dans ce qu’ils ont montré, je suis content de tout le monde. Même les remplaçants qui n’ont pas eu l’occasion de jouer ont été irréprochables. Dans l’ambiance, ils étaient magnifiques et je les en remercie», relatera le conférencier, avant de détailler son programme pour la suite.
«A Doha, il n’y aura pas toute l’équipe»
«Après pour la Coupe arabe, en septembre, on ne va pas faire de stage. C’est sûr, on va commencer à partir d’octobre, puis novembre. On aura deux dates pour se concentrer sur cette compétition, qui sera d’un autre niveau, un autre environnement. Comme je l’ai dit, la seule chose positive de cette compétition est qu’on est toujours invaincus, c’est ce que j’ai rappelé aux joueurs puisqu’on ne compte pas les penalties. Mais même s’il nous manque toujours un petit truc, je suis fier de mes joueurs. Le plus important maintenant, c’est qu’ils reviennent en club, qu’ils se reposent quelques jours pour ne pas se blesser puis pouvoir repartir sur de nouvelles bases», enchaînera ainsi le driver national, convaincu au passage que son équipe aurait fait un meilleur parcours dans d’autres conditions.
«Ça s’est joué sur un détail»
«C’est clair que c’est moins facile de voyager que de préparer un match où on a joué la première phase. Mais franchement, ce n’est pas une excuse car, à la fin du match, l’équipe du Soudan était plus fatiguée que nous. Physiquement, on était là. Ça, c’est le football, quand t’arrives en deuxième partie, en quart de finale, ça se joue sur des petits détails, la chance, la malchance, des petites occasions que tu peux mettre au bout mais que t’as pas le bon appui ou t’es à bout de course. Si on refait le match, on se fait mal à la tête. Je le répète, je suis fier de mes joueurs, ils ont dignement représenté l’Algérie», a-t-il réitéré. Et de poursuivre, toujours dans cette même direction : «Je suis sûr que si j’avais eu une équipe à 100 % prête, ça aurait été autre chose dans notre jeu».
0 défaite mais 1 seule victoire
«On a vu lors des deux premiers matches que cette équipe avait les qualités pour réussir de belles choses, notamment dans le plan et la philosophie de jeu. Mais après physiquement, c’est très dur. Quand n’a pas les jambes, le volume de jeu et d’entraînement, tu flanches, t’es moins lucide dans les passes. On pouvait faire mieux, mais je leur tire mon chapeau car ils se sont sacrifiés pour venir et réussir une compétition très délicate». Un discours élogieux mais sans véritable autocritique pour une sélection qui n’a, certes, pas perdu dans le jeu durant ce CHAN, mais qui n’a, aussi, gagné qu’un seul match sur les cinq disputés. Très peu pour un candidat déclaré au sacre final.
RACHID BELARBI