
Il n’en finit pas avec ses ratages. Une preuve supplémentaire pour le désormais ex-président de la Fédération algérienne de football (FAF), Charaf-Eddine Amara. Elle met en lumière sur son incompétence criante : « il n’a même pas su démissionner de son poste », pour reprendre un commentaire, passé sur les réseaux sociaux de la part d’un anonyme.
Ce dernier a vu juste. Beaucoup mieux que Madame Soleil et sa boule de cristal. Car après avoir convoqué en urgence, mercredi soir pour jeudi matin, son Bureau fédéral pour une réunion extraordinaire, tel qu’annoncé sur le site de la FAF, Charaf-Eddine Amara a informé ses membres de sa démission. Dans l’urgence, en vue des prochaines échéances, ils ont pris acte de sa décision transcrite dans un procès- verbal, transmis aux instances internationales et annoncé une nouvelle fois sur le site de la Fédération.
Mieux encore, dans le communiqué qui a suivi la réunion du BF, il est précisé que conformément aux statuts de la FAF et au décret 14-330 du 27 novembre 2014, fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des Fédérations sportives nationales ainsi que leurs statuts-types, les membres ont désigné Mohamed Maouche, vice-président de la Fédération, pour assurer l’intérim jusqu’à la tenue de l’assemblée générale élective, qui ne sau- rait dépasser statutairement les 30 jours.
Ça, c’était l’acte I. Passons à l’acte II
Charaf-Eddine Amara rumine sa décision et, conseillé par son cabinet noir qui l’a souvent ménagé durant sa présence au siège de Dely Ibrahim, se rétracte. Il faut le dire, aidé en cela par les appels téléphoniques reçus de la part de Gianni Infantino, président de la FIFA, et Mosengo-Omba Veron, Secrétaire général de la CAF, venus s’enquérir de la situation pour mettre sous leur coupe la Fédération en vue des prochaines élections, que ce soit à Zurich ou au Caire. Ils auraient tant aimé que la démission soit liée à une ingérence, mais le BF avait agi dans le strict respect des textes.
Évidemment, rien n’a filtré sur le contenu de ces échanges, mais l’envoyé spécial de BOTOLA, à Doha, Nazim Bessol, a dévoilé l’info alors que la FIFA et la CAF n’ont pas communiqué, préférant en faire un secret. Toujours est-il que, dimanche, premier jour de la semaine en Algérie, Charaf- Eddine Amara débarque dans son bureau et annonce qu’il reporte son départ jusqu’à la tenue de l’assemblée générale ordinaire, au motif qu’il devra présenter son bilan moral et financier de 2021. Puis ensuite présenter sa démission à l’AG qui l’a élu, il y a presqu’une année.
Les membres du Bureau fédéral – hormis Rachid Oukali, Yacine Benhamza et Djillali Touil, les commis voyageurs de l’ex-loca- taire de Dely Brahim – ne l’entendent pas de cette oreille. Majoritaire, Ils décident, non seulement, de maintenir la réunion du 11 avril prochain sans la présence du démissionnaire et de ne pas lui emboîter le pas, pour assurer une période transitoire apaisée, jusqu’à la tenue de l’AGE. Pendant ce temps, des cercles, spécialistes des arcanes, s’adonnent à confronter ceux qui soutiennent Amara et ceux qui veulent le débarquer à tout prix.
Cette situation ne peut augurer qu’une crise en perspective dont le football algérien, déjà meurtri par une élimination cruelle en Coupe du monde, peut s’en passer. Mais sera-t-il le cas avec un Charaf-Eddine Amara, passant du Groupe Madar, où il est loin d’être un modèle de gestionnaire d’un club professionnel (aucune déclaration fiscale et parafis- cale, et plus de 100 milliards de déficit), au bazar de la FAF, avec un double échec à la clé : CAN 2021 et une élimination du Mondial, en moins d’une année à la tête de la Fédération ?
Pis encore, des onze points inscrits dans son programme, décliné pompeusement la veille de son élection, le 15 avril 2021, pratiquement aucun n’a vu le début d’une concrétisation. Et encore moins le fameux dossier de mise en conformité des statuts de la FAF avec ceux de la FIFA, pour lequel il s’est engagé pour juin … 2021 ! A ce jour, il n’en est rien.
Le plus invraisemblable est que la prochaine assemblée générale élective est censée se dérouler avec les nouveaux sta- tuts de la FAF, dossier que Charaf-Eddine Amara a laissé traîner en long et en large avec les services du ministère de la Jeunesse et des Sports. La FIFA réagira-t-elle face à cette situation qu’elle a cautionnée après le départ de Kheïreddine Zetchi, il y a une année, ouvrant ainsi la voie à l’instabilité et à l’incertitude, alors que la machine de la FAF était bien lancée pour atteindre tous ses objectifs dont celui d’aller en Coupe du monde ?
– LAFORDASSE