Au café du Commerce, le match Chabab Constantine – Nedjm Magra (0-0) a fait l’actualité sportive et a ignoré la raclée reçue par l’autre Chabab, celui d’Alger contre Al-Ahly (1-6) au Caire. Il faut dire que les avis étaient partagés. D’un côté, il y avait ceux pour qui, le seul responsable est l’arbitre Lotfi Boukouassa et de l’autre ceux qui estiment que le referee est certes responsable, mais non coupable.
La décision que l’arbitre a prise in fine, en annulant le but qu’il avait accepté est discutable. Tout comme a été celle de se servir de vidéo du match à partir d’un téléphone pour se rendre compte qu’il y avait bel et bien hors-jeu. L’international Board n’a rien prévu sur ce cas et ses membres vont être obligés d’y remédier et combler le vide juridique existant actuellement. Cela ne saurait tarder et il appartient à la FAF de saisir cet organe.
L’arbitre Boukouassa a été confronté à un terrible dilemme. Il savait que refuser le but alors qu’il avait désigné le rond central ne pouvait que lui porter préjudice pour la suite de sa carrière et pour son badge FIFA. Et puis, il y avait cette terrible pression des dirigeants des deux camps qui ne lui ont accordé aucune possibilité de réflexion. La palabre algérienne a duré 30 longues minutes.
Tiraillé de toute part, Boukouassa a fini par se servir de son pouvoir discrétionnaire, d’autant que le visionnage de la vidéo l’a contraint à se fier à son intime conviction. Il y avait bel et bien hors-jeu et il a décidé de rendre justice à la justice. Il a fait honneur à l’habit noir qu’il portait, symbole de la justice anglaise que les créateurs du jeu à onze ont imposé au monde avant que l’économie ne s’en empare.
Bien sûr, il n’y a rien à redire sur la réaction de la FAF à travers son comité d’urgence. Il fallait éteindre le feu. Seulement, il est important de ne pas faire de Lotfi Boukouassa un banni du corps arbitral algérien, surtout si
l’on pointe du doigt l’absence de la VAR et le rôle tenu par son juge de touche. Un jour viendra certainement où l’amendement que l’on portera sur le téléphone dans la réglementation prendra le nom de Boukouassa.
AB. LAHOUARI
