ALG : Benchikha, l’honneur et la dignité ne s’achètent pas

La démission de Abdelhak Benchikha a fait le buzz sur les réseaux sociaux et a divisé l’opinion sportive. On a eu droit au « tout et n’importe quoi », que ce soit au niveau des médias (presse écrite ou audiovisuelle) qu’au café du commerce. Quelques propos méritent d’être relatés et analysés comme ceux du président de la JS Kabylie, El Hadi Ould-Ali qui s’est dit surpris et que « Benchikha n’a pas fourni d’arguments valables », alors que le coach des Canaris avait affirmé : «J’ai l’impression de passer chaque semaine devant le tribunal, que je gagne ou que je perde (…) C’est une accumulation de faits hostiles (…) On ne m’a pas seulement insulté, on m’a craché dessus, de surcroît.»

Cette impression est un ras-le-bol d’un entraîneur, très professionnel, qui s’est senti seul, abandonné devant des individus qui n’ont rien de supporters et dont le but majeur est de déstabiliser le club. Certes, la décision de Benchikha n’est nullement la première (on se souvient de celle avec l’ES Sétif, puis celle avec l’USM Alger), mais devant des situations analogues à celle vécue avec la JS. Kabylie, il a toujours claqué la porte quand son équipe joue les premiers rôles. Il a démontré, encore une fois, qu’il ne fait pas partie de ceux qui, dans le monde du football, suivent la flèche. Il refuse de subir un quelconque outrage qui touche à son honneur, à sa dignité.

Il est arrivé à la même conclusion que celle qui lui a valu de quitter l’ES. Sétif ou l’USMA : à savoir de ne pas être protégé par son club, l’un des plus grands d’Algérie. Il attendait certainement une réaction des dirigeants, de tous les dirigeants, pour arrêter une horrible campagne de quelques individus qui n’ont pas leur place dans un stade et qui bénéficient d’une certaine « immunité ». Benchikha n’attendait ne serait-ce qu’un communiqué du club en forme de soutien qui lui aurait permis d’affronter un tant soit peu ses contempteurs. «Ma décision est irrévocable», a-t-il souligné, mais sa blessure est profonde. Et pour cause, il va reprendre son bâton de pèlerin pour d’autres challenges. Là où il a acquis une renommée. Là où il est respecté tout simplement en tant qu’entraîneur.
-YANIS.B