
A l’aube de la 4e journée deséliminatoires de la CAN-2025, comment ne pas faire un clin d’œil à Djamel Belmadi et Aliou Cissé ? Deux potes qui ont connu le même sort en cette année 2024. Le premier nommé, en se faisant virer de manière peu élégante et loin d’être chevaleresque en janvier, au lendemain d’une défaite contre la Mauritanie (0-1), synonyme d’élimination du 1er tour de la CAN ivoirienne de 2023. A ce jour, son cas contractuel n’est pas résolu et l’avenir tout proche devrait apporter du nouveau dans cette désor- mais affaire. Le second, dont le contrat a expiré le 31 août dernier, n’a pas été re- conduit à la tête de la sélection du Sénégal. Le ministère des Sports de ce pays en a décidé ainsi, au moment où la Fédération sénéga- laise de football voulait le prolon- ger. Le fait que c’est le ministère qui assure le salaire d’Aliou Cissé, et qu’il estima que celui-ci n’a pas atteint ces derniers objectifs, le couperet est donc tombé. Mais contrairement à Belmadi, qui a fait l’objet d’une cabale par les mêmes cercles pour le discréditer davantage aux yeux de l’opinion, Cissé, lui, a tout de même eu droit à des remerciements et un hommage de la part de sa Fédération. Une instance qui n’a pas oublié tout ce qu’il a accompli, notamment pour ce titre africain de 2021. Une gratitude dont n’a pas eu droit son pote de Champigny pour son sacre en 2019 face au même Cissé en finale, la belle série des 35 matchs sans défaite, ces quatre années sans défaites (2019, 2020, 2021 et 2023) et cet engouement sans précédent suscité autour des Verts.
Aujourd’hui, il faudrait reconnaître que les deux potes, anciens footballeurs professionnels passés par le centre de formation du Paris SG, où ils évoluèrent ensemble en 1992, devenus entraîneurs par la suite, ont écrit en lettres d’or l’histoire du football de leurs nations respectives et celui de la balle ronde africaine.
Avec eux, le Sénégal et l’Algérie ont régné sur le foot dans le continent, mais surtout redonné au coach local son lustre au point d’en devenir un modèle copié un peu partout. Ce n’est, d’ailleurs, pas pour rien que le Maroc a fait appel à Walid Regragui pour suppléer à Vahid Hallilhodzic, quelques mois seulement avant le Mondial du Qatar en 2022 avec le résultat que l’on connaît (demi-fi- nale historique). Sans oublier la Côte d’Ivoire de Emerse Faé qui, après le limogeage de Jean-Louis Grasset en pleine CAN-2023, a mené les Elé- phants vers le sommet de l’Afrique, en début d’année. C’est le cas également de l’Egypte qui a laissé tomber les pistes étrangères pour se retourner vers un autre ancien international, le fougueux Hossam Hassan pour reprendre les destinées des Pharaons pour les échéances à venir. Quant à Belmadi et Cissé, ils devront certainement rebondir, car, à 48 ans, ils ont toujours l’avenir bien grand ouvert devant eux pour vivre d’autres belles aventures et écrire d’autres pages mémorables du football de ce 21ème siècle.
– LAFORDASSE