
Il aura, donc, fallu attendre plus de six longues années pour enfin revoir les champions d’Afrique 2019 à leur véritable niveau.
Pas à la hauteur de leur statut de tenants du titre au Cameroun en 2022, ni de leurs ambitions en Côte d’Ivoire en 2024, les tauliers du vestiaire Aïssa Mandi, Ramy Bensebaïni, Ismaël Bennacer, Hichem Boudaoui et Riyad Mahrez ont, en effet, illuminé l’entrée en matière des Verts, les conduisant hier à Rabat à une magnifique victoire qui lance leur CAN de la plus convaincante des manières.
Critiqué, souvent à raison, pour son manque d’impact et d’influence sur le jeu et les résultats de l’EN ces dernières années, le capitaine Riyad Mahrez a, d’ailleurs, magistralement tenu son rang en allumant la première mèche alors que la rencontre comptait à peine ses premières dizaines de secondes.
Mahrez en catalyseur d’énergie
Disponible, efficace, toujours aussi technique au service du collectif, l’ancien faiseur de bonheur de Leicester City a brillé de mille feux, donnant entièrement raison à son sélectionneur, Vladimir Petkovic, qui l’a maintenu à flot et titularisé au moment où les voix les plus audibles suggéraient plutôt sa mise au frigo. Son premier but, d’un plat du pied gauche à droite du gardien qui a fait sa légende, a aussi et surtout eu le mérite de mettre d’emblée en confiance le onze algérien et de chasser rapidement les démons de l’après-2019.
Quant à son second but, il dit presque tout de son efficacité de son importance à ce niveau de la compétition et de cette expérience cumulée qui lui a permis de se faire oublier par la défense soudanaise avant de surgir comme un félin en chasse pour faire le break et officialiser un baptême du feu réussi en terre marocaine.
Ils ont fait le job et montré la voie
Sur un plan défensif, la sérénité que dégageait la paire MandiBensebaïni suffisait, de l’autre côté du terrain, à mettre aussi bien en confiance Luca Zidane dont c’était la première à ce niveau, mais tout autant à asseoir la base d’un succès primordial pour bâtir une ambition d’un tournoi réussi. Indiscutable à Dortmund, Bensebaïni l’est aussi en sélection où son entente et sa complémentarité avec Mandi hier a rendu plus facile la mission des milieux de terrain où le duo BoudaouiBennacer a régné.
Le Niçois a, à ce sujet, montré l’étendue des progrès réalisés ces deux dernières saisons quand il n’est pas blessé alors que l’ex-Milanais, pas encore au faîte de sa forme, a joué juste, sans faire d’étincelles, mais aura été terriblement efficace dans son domaine.
En attendant que Baghdad Bounedjah, auteur d’une intelligente remise de la tête sur le but d’Ibrahim Maza, retrouve le sens du but qui a fait sa renommée, Vladimir Petkovic peut d’ores et déjà se féliciter d’avoir reconduit la « quinta » des héros du Caire pour tout ce que ces cinq plus « anciens » du groupe ont apporté hier comme maîtrise, réussite et joie contagieuse.
