Le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, s’apprête à vivre une nouvelle aventure, inédite dans sa carrière d’entraîneur, en découvrant pour la première fois l’atmosphère des phases finales de la Coupe d’Afrique des nations.
Un nouveau défi pour le technicien bosnien, qui a déjà conduit les Verts à se qualifier pour la CAN ainsi que pour la Coupe du monde 2026 aux États-Unis. Jusqu’à présent, Petkovic n’avait jamais exercé en dehors du continent européen. Son passage à la tête de la sélection algérienne constitue ainsi une première expérience extra-européenne, dans la continuité d’un parcours riche en succès, notamment avec l’équipe nationale suisse qu’il a dirigée entre 2014 et 2021.
À la tête de la Nati, Petkovic a marqué les esprits en menant la Suisse jusqu’aux quarts de finale de l’Euro 2020, éliminant au passage la France, championne du monde en titre. Il a également conduit son équipe à la quatrième place lors de la première édition de la Ligue des nations (2018-2019), aux huitièmes de finale du Mondial-2018 ainsi qu’à l’Euro-2016. À cela s’ajoute son sacre en Coupe d’Italie avec la Lazio Rome en 2013.
Le lourd legs de Djamel Belmadi
Depuis sa prise de fonctions en mars 2024, en remplacement de Djamel Belmadi, Petkovic a entrepris une véritable reconstruction de la sélection algérienne. En insufflant du sang neuf tout en s’appuyant sur l’expérience des cadres, il a instauré une nouvelle philosophie de jeu et fait preuve d’une grande maîtrise tactique. Cette approche lui a permis d’assurer une qualification anticipée et en tête de groupe pour la CAN-2025, avant de décrocher le billet pour le Mondial 2026, mettant fin à deux absences consécutives sur la scène mondiale.
Malgré ces deux qualifications majeures, Petkovic ne bénéficie pas encore d’un soutien unanime auprès des supporters algériens. Certains estiment que le parcours qualificatif s’est déroulé face à des adversaires à la portée des Verts, ce qui a nourri des critiques sur ses choix techniques et sur une philosophie jugée trop axée sur le résultat au détriment du spectacle, dans un pays où le public privilégie autant la manière que le score.
Il aborde la compétition avec des chiffres positifs
Néanmoins, les chiffres plaident largement en sa faveur. En 20 rencontres disputées toutes compétitions confondues, Petkovic affiche un bilan exceptionnel : 15 victoires, 3 matches nuls et seulement 2 défaites, avec 51 buts inscrits. Un rendement inédit dans l’histoire récente de la sélection nationale sur une série équivalente. Le véritable test débute toutefois avec la Coupe d’Afrique des nations qui s’ouvre au Maroc.
Dans une compétition à élimination directe et à forte intensité, le sélectionneur bosnien vise d’abord l’objectif fixé avec la Fédération algérienne de football, à savoir franchir le premier tour dans un groupe composé du Soudan, du Burkina Faso et de la Guinée équatoriale. Mais Petkovic ne cache pas ses ambitions. Lors de sa conférence de presse précédant le départ pour Rabat, il a affirmé que son objectif ne se limiterait pas à une qualification pour le second tour, mais bien d’aller le plus loin possible et de redonner le sourire aux supporters algériens.
Premier objectif : chercher le premier après six ans
Le rendez-vous est pris pour mercredi prochain, date à laquelle les partenaires du capitaine Riyad Mahrez entameront la compétition face au Soudan au stade Moulay Hassan de Rabat, dans le cadre du groupe E. Premier objectif consiste à renouer avec les victoires en phase finale de la CAN après avoir enchaîné six rencontres sans succès, 3 défaites contre la Guinée Equatoriale et la Côte d’Ivoire en 2021 ainsi que la Mauritanie en 2023, en plus de 3 matchs nuls devant la Sierra-Leone (2021), Angola et Burkina Faso (2023).
Face au Soudan, ce sera un match à fort enjeu, d’autant que l’Algérie n’a plus gagné un match de phase de poules depuis le 19 juillet 2019, date de la victoire finale face au Sénégal. Cependant, il porte un lourd legs laissé par son prédécesseur, qui avait offert à l’Algérie son deuxième sacre africain après avoir soulevé le trophée en 2019 au Caire. Petkovic saura-t-il faire autant ? Autant dire que la pression est grande sur les épaules de Vladimir Petkovic, appelé à effacer les déceptions passées et à relancer l’espoir d’un sacre continental.
-DJAMEL OUAGLAL
