Pas aussi influent que lors de ses années anglaises, Riyad Mahrez peine à retrouver sa verve en club, ce qui remet sur la table sa légitimité sur le flanc droit de l’EN. Toutefois, il reste un pion essentiel dans la stabilité de l’équipe.
Il faut dire que nombreux candidats postulent, à l’image d’Ilan Kebbal et Anis Hadj-Moussa. L’exception aura, une fois de plus, confirmé la règle. La prestation du capitaine face à la Somalie, modeste avant-dernière nation au classement mondial de la FIFA, n’aura pas suffi à entretenir l’illusion. L’illusion d’un retour de Riyad Mahrez à sa forme. Sa prestation lors du match qui a suivi, face à l’Ouganda à Tizi-Ouzou, est rapidement venue confirmer qu’il était plus que jamais très loin du niveau qui avait fait de lui l’un des meilleurs de la planète football à son poste. Injouable lorsqu’il était à son prime, notamment dans ses années de gloire à Leicester puis à Manchester City, le champion d’Afrique des nations 2019 avec les Verts a, visiblement, perdu cette explosivité et cette vitesse d’exécution qui étaient les siennes quand il désarçonnait, d’un crochet, toute une défense adverse.
0 but, 25 % de balles perdues
Sa prestation, avant-hier soir٫ avec Al-Ahli face au Shabab (1-1) est venue, en fait, attester de son incapacité à tenir convenablement son rôle 90 minutes durant. Avec aucun dribble en 73 ballons touchés, l’ailier algérien n’aura jamais réussi à faire la différence en un contre un. L’autre statistique qui confirme les difficultés actuelles de l’ancien Havrais a trait au nombre de ballons perdus durant sa présence sur le terrain. Sur les 73 balles touchées, le joueur le mieux payé d’Al-Ahli en perdu au passage 18, soit le quart ! Un total impressionnant de déchet technique auquel il n’avait pas vraiment habitué son public et qui n’envoie presque aucun signe rassurant à une quarantaine de jours du départ à la CAN au Maroc. À cela se greffe comme un boulet un manque d’efficacité flagrant avec zéro but inscrit en 7 journées de Saudi Pro League.
Kebbal et Hadj-Moussa, deux tons au-dessus
Ses deux passes décisives et ses deux buts en AFC Champions League face aux Qatariens d’Al-Duhail et aux Ouzbeks du Nasaf Qarshi ne sauraient, en effet, masquer son manque d’influence grandissant dans le jeu au moment où ses cadets Anis Hadj-Moussa et Ilan Kebbal compilent des prestations autrement plus abouties. Avec le Paris FC et avant le déplacement hier soir à Monaco, le dernier joueur nommé en était déjà à 5 buts et 4 offrandes en dix rencontres de Ligue 1 alors que son alter ego du Feyenoord Rotterdam compte, de son côté, 6 réalisations et un assist en 14 joutes, championnat et coupes d’Europe confondus.
Ce qui pose, légitimement, la question de savoir qui mériterait, le plus, de débuter désormais les rencontres sur le flanc droit de l’attaque de l’EN. À commencer par le prochain stage à l’occasion de dernière fenêtre internationale de l’année civile à la faveur de laquelle les Verts disputeront deux joutes amicales en Arabie saoudite.
Djeddah tranchera avant la CAN
Face au Zimbabwe le 13 novembre puis devant les éléments d’Hervé Renard cinq jours plus tard à Djeddah, l’EN disputera ses ultimes matches-tests avant d’embarquer pour la CAN, ce qui n’autorisera vraisemblablement pas Vladimir Petkovic à effectuer des essais, mais plutôt à bien huiler la machine et à répéter les gammes. Titulariser Mahrez «chez lui» à Djeddah équivaudrait, à «annoncer» bien avant terme à Hadj-Moussa et à Kebbal qu’ils se contenteraient de bribes alors que leurs performances en club leur donnent le droit d’espérer et d’aspirer à beaucoup mieux. De quoi affaiblir davantage une aile droite qui ne tient plus vraiment la comparaison avec son homologue gauche où le «jeune» Mohamed Amine Amoura a déjà fait pencher la balance en sa faveur, reléguant un feu follet comme Youcef Belaïli sur le banc des remplaçants.
RACHID BELARBI
