Au moment où d’autres nations ont pris le large, en Algérie on en est toujours au sempiternel débat de qui doit former : est-ce la fédération ou bien les clubs ? Mais la FIFA a tranché, notamment dans son dernier rapport mondial intitulé « Donner sa chance à chaque talent ». Inaugurée le 1er février 2021, l’académie de Sidi Bel-Abbès, fruit d’une convention de coopération entre le ministère de la Jeunesse et des Sports de l’époque à travers la mise à disposition d’une infrastructure du secteur, et la FAF présidée par Kheïreddine Zetchi, dont la contribution d’ordre technique et logistique, a reçu plus d’une soixantaine de jeunes joueurs issus d’une large prospection menée par l’ex- sélectionneur des U-17, Arezki Remmane, et son équipe à l’échelle nationale.
Malheureusement, la venue de Charaf- Eddine Amara à la tête de la FAF a précipité la fermeture des deux académies de la fédération, celles de Sidi Bel-Abbès et de Khemis El-Khechna. Très mal conseillé, l’ex-patron de la FAF n’a, non seulement, pas cru à la formation académique, mais a ouvert la porte à plusieurs contentieux avec les prestataires de l’académie de Sidi Bel-Abbès, dont une école privée qui assurait la scolarité des jeunes et de divers fournisseurs. Avec l’arrivée de Djahid Zefizef, le projet des académies a été remis au goût du jour puisque l’ex- directeur technique national, Mustapha Biskri, avait fait valider par le Bureau fédéral et la FIFA tout un programme comprenant la création de 16 structures de formation à moyen et long terme, dont 4 devaient démarrer en octobre 2023.
Mais encore une fois, ce projet va tomber à l’eau après l’élection de Walid Sadi à la tête de la FAF. Ce dernier est loin d’être un adepte des académies et de ce process pris en charge par la fédération, bien au contraire, même si récemment il en parle, depuis que le Président de la République, Abdemadjid Tebboune, avait donné des orientations, en novembre 2024, en direction du sport scolaire et universitaire ainsi que la formation académique de base. Aujourd’hui, la fédération évoque la présence de 16 « académies », une par club professionnel évoluant en L1. Montées en un « temps record » d’un mois, ces académies sont en réalité de simples équipes U-13 qui ont, d’ailleurs, pris part à un premier tournoi organisé par la DTN/ FAF en juin 2025.
Il suffit d’ailleurs de faire un tour chez les différents clubs de la L1 pour se rendre compte que ces ‘’entités’’ n’ont d’académie que le nom, car, par définition, il s’agit d’une structure organisée offrant un environnement propice à l’épanouissement des jeunes talents pour non seulement le perfectionnement des compétences techniques, mais aussi pour le développement de tous les autres aspects (compréhension tactique du
jeu, la force physique, la santé mentale, le caractère). Une académie, à ne pas confondre avec un centre de formation, est une approche avancée qui prépare les jeunes footballeurs à tous les aspects de la vie professionnelle et s’adresse à l’élite de la nouvelle génération.
Une fois passée l’étape de la formation académique, le joueur accède au centre de formation d’un club professionnel, où il devient apprenti comme dans le système britannique, et peut même signer sa première licence professionnelle et faire ainsi le grand saut. Est-ce le cas en Algérie ? On doute fort !
