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Awards : La CAF continue d’ignorer les joueurs algériens !

DJAMEL. O

La Confédération africaine de football (CAF) a publié hier, mercredi, une liste de dix candidats pour le titre de Joueur africain de l’année 2025, et une fois encore, aucun Algérien n’y figure.

Une absence qui a immédiatement provoqué une vague d’incompréhension et d’indignation dans le monde du football national, tant elle paraît difficile à justifier au regard des performances de plusieurs internationaux algériens au cours de la saison écoulée. Sur cette liste figurent des noms prestigieux comme Mohamed Salah (Égypte), Victor Osimhen (Nigeria) ou encore Achraf Hakimi (Maroc), aux côtés d’autres profils comme Frank Anguissa, Serhou Guirassy, Denis Bouanga ou Fiston Mayele. Si ces choix reflètent en partie le paysage du football africain actuel, certaines présences suscitent le débat, notamment celle du Gabonais Bouanga, joueur de Los Angeles FC, dont le rendement, bien que solide, reste inférieur à celui de plusieurs stars algériennes absentes du classement. Car en Algérie, cette mise à l’écart récurrente a du mal à passer.

Amoura buteur des éliminatoires, saison pleine pour Bensebaïni

D’abord pour Ramy Bensebaïni, pilier du Borussia Dortmund est l’un des défenseurs africains les plus réguliers d’Europe. L’ancien Rennais a disputé une saison 2024 exemplaire, marquée par une constance rare et un leadership assumé en sélection. Son rôle central lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et de la CAN semblait suffire à légitimer sa candidature. Pourtant, son nom n’apparaît nulle part, preuve d’une reconnaissance internationale qui se fait toujours attendre. Même constat pour Mohamed Amine Amoura, véritable phénomène de la Bundesliga avec Wolfsburg. Sa vitesse, son instinct de buteur et sa régularité ont fait de lui l’une des révélations africaines de l’année. En sélection, l’ancien joueur de Lugano a porté l’attaque des Verts avec brio, inscrivant plusieurs buts décisifs.

Transfert pour Aït-Nouri, Champions League pour Mahrez

Beaucoup d’observateurs le voyaient figurer naturellement dans cette liste, voire prétendre à une place dans le top 5, mais la CAF en a décidé autrement. Et que dire de Rayan Aït- Nouri, transféré cet été à Manchester City après une saison éblouissante sous les couleurs de Wolverhampton ? Son ascension vers l’un des plus grands clubs du monde symbolise la progression de cette génération algérienne, moderne et ambitieuse. Pourtant, le latéral gauche n’a pas eu droit à la moindre mention. Enfin, impossible d’ignorer le cas Riyad Mahrez. Certes, le capitaine des Fennecs a quitté l’Europe, mais son influence reste intacte. En Arabie saoudite, il a mené Al-Ahli au sacre continental en AFC Champions League et remporté la Supercoupe, tout en demeurant décisif sur la plupart des grands rendez-vous.

Des chiffres supérieurs à plusieurs nominés

Peu de joueurs africains peuvent afficher un palmarès aussi complet sur la période, mais l’ancien Citizen, déjà plusieurs fois boudé par la CAF, ne fait toujours pas partie des plans. Cette série d’oublis interroge sur la cohérence des critères de sélection adoptés par l’instance continentale. Sur quoi se base-t-on réellement ? Le talent ? Les statistiques ? Les titres ? Ou simplement la visibilité médiatique et la puissance des clubs représentés ? Difficile de le savoir tant la méthodologie semble opaque. Pour nombre d’analystes, la CAF continue de favoriser les joueurs issus de championnats médiatiquement dominants, au détriment de ceux évoluant dans des contextes moins exposés, mais tout aussi compétitifs. Au-delà des chiffres, c’est une question de reconnaissance qui se pose. L’Algérie, double championne d’Afrique (1990, 2019) et régulièrement représentée dans les grands championnats, se voit encore marginalisée sur la scène des distinctions individuelles.

Malgré les performances solides

Ce sentiment d’injustice grandit à mesure que la sélection nationale aligne des performances solides dans les qualifications et que ses talents s’imposent à l’étranger. À l’approche de la cérémonie des CAF Awards 2025, prévue en décembre, les supporters algériens oscillent entre frustration et fierté. Fierté d’appartenir à une école de football qui continue de produire des talents d’envergure mondiale, frustration de constater qu’aucun d’eux n’est reconnu à sa juste valeur. En définitive, cette absence collective souligne une réalité plus profonde : celle d’une représentation africaine parfois déséquilibrée, où le prestige prime sur la performance. Les joueurs algériens, eux, n’ont pas dit leur dernier mot. Sur les pelouses européennes comme africaines, ils continueront à prouver, semaine après semaine, que le mérite ne se mesure pas aux nominations, mais au talent et à la constance.

DJAMEL O.

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