
C’est incroyable, comment l’histoire risque de se répéter pour bégayer une nouvelle fois avec les mêmes méthodes et les mêmes ingrédients ! Malgré la qualification de l’équipe nationale pour le prochain Mondial-2026, des voix, et pas des moindres, puisqu’il s’agit du cercle le plus proche du président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi, ont commencé à distiller des sous-entendus d’informations sur l’éventualité de voir partir le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, au lendemain de la Coupe d’Afrique des nations, prévue à partir du 23 décembre au Maroc.
Apparemment, l’image d’Epinal que la fédération et ses alliés ont longtemps entretenue commence à s’effriter pour laisser place à des sorties de route incontrôlables, annonçant l’éventuel départ du technicien croato-suisse, sachant que dans son contrat – fin le 31 décembre 2025 – il est prévu une prolongation de six mois en cas de qualification pour la Coupe du monde, soit jusqu’au 31 juillet 2026. Cela rappelle pratiquement le même épisode cauchemardesque vécu à hue et à dia par l’ex-sélectionneur national, le Bosnien Vahid Halilhodzic, et qui a tenu en haleine l’opinion sportive durant plusieurs mois.
En décembre 2013, et après avoir qualifié les Verts pour le Mondial-2014, il a vécu des manœuvres sournoises sous prétexte qu’il aurait signifié son refus de rempiler après le rendez-vous brésilien. L’homme au caractère bien trempé et d’une forte personnalité n’était plus sur la même longueur d’onde que le président de la FAF de l’époque, Mohamed Raouraoua. Ce dernier distillant des informations ciblées à certains médias de la place accusant le coach national de surenchère, alors que l’intéressé, lui, se disait outré par l’attitude de son président.
Le point de rupture est la fameuse visite de Christian Gourcuff – finalement son successeur – au centre technique national (CTN) de Sidi-Moussa. Et pour cela, il suffit de dépoussiérer les articles de presse de l’époque (2013 – 2014) pour se rendre compte que les mêmes pratiques sont toujours au goût du jour ! Cependant, il faut dire que le contrat de Petkovic est cadenassé par la FAF puisque même pour la CAN-2025, il n’a d’autre objectif que celui de passer le premier tour, ce qui contredit les «exigences» non contractuelles «imposées» à son prédécesseur lors de la CAN-2023 en Côte d’Ivoire.
Petkovic a hérité d’un riche effectif, composé de pratiquement tous les joueurs de cette CAN-2023 auxquels sont venus s’intégrer d’autres éléments, dont certains jeunes et de qualité. Mieux encore, le coach national était censé muscler son groupe et faire progresser son équipe sur le terrain, un pari qu’il ne semble pas avoir atteint, vu les critiques qui pleuvent malgré la qualif’ pour le Mondial. Toutefois, et compte tenu des données actuelles, la FAF n’a pas intérêt à le débarquer avant le Mondial car elle serait, semble-t-il, appelée à lui rembourser rubis sur ongle six mois de salaires (soit 810 000 euros).
Bien sûr, il resterait toujours cette possible échappatoire qu’est la résiliation à l’amiable plus un bonus en cas de fiasco à la CAN. Petkovic ne jouit pas du même capital sympathie auprès du public que Vahid Halilhodzic qui a survécu à la CAN ratée de 2013. Qui vivra verra !
– MALIK MOHAMED