
Les manifestations qui ont éclaté ces derniers jours dans la rue marocaine inquiètent au plus haut niveau l’establishment de la Confédération africaine de football (CAF), et ce, à un à deux mois et demi du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) -2025.
La grogne de la jeunesse marocaine à Rabat et à Casablanca, et bien d’autres villes du Royaume, est suivie de plus près, comme du lait sur le feu, surtout que dans les slogans des manifestants il y a un rejet de la CAN-2025, et même de la … Coupe du monde 2030 ! Dans leurs revendications, les jeunes manifestants exigent l’amélioration des conditions de vie du citoyen qui, selon eux, sont négligées par le Makhzen au détriment d’événements comme la Coupe d’Afrique qui ne constituent pas une véritable priorité pour le peuple et ses légitimes doléances. Des bruits de couloir au sein du siège de la CAF au Caire évoquent un éventuel plan B au cas où la situation viendrait à se dégrader davantage, car la rue a bien choisi cette conjoncture pour mettre un coup de pression supplémentaire sur les tenants du pouvoir au Maroc.
La CAF prudente
La CAF demeure éventuellement très prudente et vigilante compte tenu de l’enjeu que représente cette compétition qui a été déjà reportée, puisqu’elle devait se dérouler en juin dernier avant qu’elle ne soit décalée pour décembre 2025 et janvier 2026. Selon certaines informations, qui restent à confirmer, la CAF envisage de décaler d’un mois le coup d’envoi de la compétition, prévu le 21 décembre, au mois de janvier au cas où la situation viendrait à se compliquer. Même si, pour l’heure, rien n’est venu remettre en cause l’organisation de cette 35e édition de la CAN.
Les volets, politique et sécuritaire, une épée de Damoclès
Il y a quelques jours, la CAF confirmait que tous les stades devant abriter le tournoi étaient tous prêts, avant qu’elle ne soit rattrapée par un premier couac, celui du lancement de la première phase de vente de la billetterie où le système mis en place a bugué. Et si sur ce plan, les choses devraient être rétablies sous peu, le volet politique et sécuritaire, lui, demeure comme une épée de Damoclès au-dessus des têtes des organisateurs (gouvernement et CAF), car le risque zéro n’existe pas, malgré les enjeux de cette CAN sur le double plan sportif et économique pour la CAF et pour le Maroc dont l’image de carte postale lissée peut voler en éclats à tout moment.
MOHAMED MALIK