ALG : Yahia : «L’EN, c’est un amour éternel»

Désigné récemment entraîneur de la réserve du SCO Angers, Anthar Yahia est revenu sur son rapport à l’EN, son parcours d’international algérien, né en France, ainsi que sur les valeurs qu’il souhaite inculquer à son groupe dans son nouveau rôle.
Du haut de ses 329 matchs en professionnel, mais aussi et surtout à la faveur de son inoubliable et indémodable coup d’éclat à Oumdurman, Anthar Yahia a bien des leçons à disserter à bon nombre de binationaux qui font jouer la montre au moment de choisir leur nationalité sportive. Dans une longue interview que lui a consacrée le site officiel du club angevin, le mondialiste 2010 avec les Verts a, ainsi, rappelé combien ce maillot lui est cher au détour d’anecdotes autour, justement, de ce fameux match au Soudan. «Ma période en sélection a été un amour qui est né depuis mon jeune âge et qui ne finira jamais parce que la sélection, c’est un amour éternel», clame Yahia avec fierté avant de remonter le temps.
«A l’Inter, j’ai découvert le haut niveau»
«Cela faisait 24 ans qu’on ne se qualifiait pas. Le petit clin d’œil de l’histoire, c’est que pas mal de joueurs de cette équipe qui qualifie l’Algérie à la Coupe du Monde sont nés en 82 (juste avant la dernière qualification à ce moment en 1986). Pour notre génération, ça a été dur par moments et puis on n’a rien lâché. On a fait partie du renouveau. On est allé en sélection quand pas grand monde aussi n’y allait parmi ceux qui jouaient en Europe. On y a cru. On avait tissé des liens vraiment fraternels entre nous. Et puis on arrive à nous qualifier pour la Coupe du Monde face au triple champion d’Afrique en titre. Ça reste un souvenir incroyable», se remémor e l’ancien défenseur.
«Eliminer l’Egypte, un souvenir incroyable»
Et d’enchaîner : «Par rapport à mon histoire, par rapport à l’histoire de ma famille, etc. Il y a plein de choses qui reviennent en tête. Le clin d’œil de l’histoire, il est magnifique. Parce que ma carrière en tant que joueur, c’était une carrière d’un garçon qui travaille, qui croit en lui. C’est une chose qu’on dit à nos joueurs aussi. Je n’étais peut-être pas le plus doué au départ au centre de formation, mais avec le travail le plus régulier possible. Et à la fin, on arrive à avoir des moments comme ça». Yahia est, aussi, revenu sur sa carrière en club, à travers des faits bien distincts. «Les souvenirs marquants, c’est mon premier contrat professionnel. Durant ma période au centre de formation à Sochaux, j’ai eu la chance vraiment d’être dans un très très bon centre de formation et ce que vivent les jeunes me parle», dit-il.
«J’ai encore des liens très étroits avec Bochum»
Et de poursuivre : «Donc ces quatre années au centre du FC Sochaux avec des super souvenirs. Et puis mon premier contrat pro à l’Inter de Milan avec des champions du monde, des champions d’Europe où j’arrivais en tant que gamin dans ce vestiaire et découvrir le haut niveau par cette porte-là était vraiment une expérience exceptionnelle». L’ancien Vert a, également, évoqué son expérience allemande. «Par la suite, j’ai eu l’opportunité de continuer ma carrière. Je pense à deux périodes, on va dire celle à Bochum en Bundesliga où je suis resté pratiquement cinq ans dans le même club où j’ai encore des liens très étroits avec le club et puis ma période en sélection pendant dix ans pratiquement», abondera-t-il.
«Mon idole ? Mon père, un soudeur»
Quant aux conseils qu’il donnerait volontiers aux jeunes footballeurs, l’ancien Milanais a été très pragmatique. «Il faut croire en soi, croire en ses rêves et se donner les moyens. Au-delà de ce que j’ai pu vivre, c’est que, maintenant, mon introspection me dit comment on fait pour le transmettre, sans raconter d’histoire, mais avec la bonne pédagogie», estimera Yahia dont le modèle a toujours été son père. «Mon modèle, c’est mon père, qui était soudeur et travaillait en usine. Il a été ceinture noire de judo aussi. J’ai cette fierté d’avoir été son fils, d’avoir vu son parcours, d’avoir toujours travaillé et de m’avoir toujours dit que le travail paye. Peu importe où tu es, le travail paye. C’est ce que je véhicule à mes enfants. C’est ce que je véhicule à nos joueurs», conclut-il.
RACHID B.