Le nombrilisme médiatique algérien qui n’a d’yeux que pour son football, n’a fait ses choux gras et ses plateaux tapageux que sur l’élimination de l’équipe nationale A’ en quart de finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Il n’a pas évoqué les autres sélections qui continuent de performer et de s’illustrer, dont Madagascar. Cette nation qui a créé la sensation en se qualifiant pour la première fois de son histoire à une finale d’une compétition continentale majeure.
Pourtant, le CHAN est une épreuve de plus en plus importante et la Confédération africaine de football ( CAF) l’a davantage renforcée lors de cette 8e édition qu’accueillent trois pays de l’Est de l’Afrique : le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Avec toute la réussite qu’on leur reconnaît, malgré le report de février à août et les appréhensions qui planaient sur son déroulement, savamment entretenues par ces toujours oiseaux de mauvais augure.
Mais revenons à notre sujet du jour. Et plus particulièrement à cette sélection malgache, qui n’arrête pas d’étonner en se hissant pour la première fois à une finale d’une telle épreuve. Elle a écarté le Soudan, pourtant tombeur de l’Algérie en quart de finale et classé au 115e rang du dernier classement Fifa, elle récolte les fruits d’une politique savamment mise en place par sa fédération, basée sur le développement des talents et la formation académique.
Pour un pays qui fait quatre fois moins que l’Algérie et dont le nombre de footballeurs est plus de 11 fois moins (et ne parlons pas des moyens infrastructurels toutes sommes modestes dont il dispose), le voilà sous les feux des projecteurs grâce à un travail de fond articulé sur le projet ‘’Grassroots’’ (Organisation du football de base) qui ne peut finalement que payer. Et cela dans la plus grande discrétion.
Après une première et brillante participation à la CAN-2019, année où l’Algérie a été sacrée, qui a permis aux Barea (d’atteindre les quarts de finale avant de tomber devant la Tunisie (0 – 3) et une troisième place pour leur première participation au CHAN-2022, en Algérie, les voilà en finale de cette édition 2024. Emmenés par le stratège tacticien et adepte du jeu offensif : Romuald Rakotondrabe dit Roro et qui ont séduit des millions de téléspectateurs.
Aujourd’hui, la sélection malgache nourrie de grandes ambitions pour écrire l’histoire, même si en finale de ce CHAN- 2024, elle devra se mesurer au Maroc, favori en puissance et déjà vainqueur à deux reprises de cette compétition (2018 et 2020). Une sélection malgache, véritable mélange de jeunesse, de technicité, de vivacité, de solidarité collective, d’humilité et d’un état d’esprit de gagneurs, qui mérite le respect d’un football qui monte.
Comment alors ne pas se souvenir de tous ces noms enchanteurs que sont les Toldo, Tony, Rado, Toky, Bono, Nicolas, Lalaina, Manitrisa, Gregas, Onja et Fenohasina. Ils ne sont pas sortis d’un Manga ou d’une BD du captain Majed, mais d’académies que, malheureusement, l’Algérie s’en détourne, hormis celle que tout le monde connaît.
LAFORDASSE
