De la broderie cousue avec de la ficelle main. Avide de reconnaissance depuis qu’il a raccroché ses crampons dans les années 80, Ali Bencheikh, l’ancien joueur du MC Alger, n’a cessé de monter les marches d’un piédestal qu’il n’a jamais arrêté de revendiquer. Après s’être offert un Ballon d’Or algérien pour l’ensemble de sa carrière, comme bien d’autres, notamment les mondialistes, il est devenu au fil des années un personnage cathodique et la « star » de la chaîne El-Heddaf TV, en tant que consultant fétiche à souhait. Et cela sans complexe, vis-à-vis du hurleur de Doha.
Walid Sadi, ministre des Sports et à la tête de la Fédération algérienne de football, a jeté son dévolu sur l’ancien Mouloudéen en lui offrant une première scène, celle de la cérémonie du tirage au sort de la Coupe d’Algérie 2024. Puis ,il a éclipsé les piliers du Mouloudia d’Alger, présents et absents comme Aouadj, Tahir, Zenir, Bachi, Bétrouni Mahiouz qui ont marqué l’histoire du club … pour remettre le bouclier de Champion d’Algérie au vieux club algérois lors de la célébration du titre de la saison 2023-2024 au stade Nelson-Mandela de Baraki.
Lundi 18 août, il est élu au siège de la FAF à Dely Ibrahim à la tête de la création d’une association (!?) de joueurs dont un membre devra siéger au sein de l’assemblée générale de l’instance fédérale. Cette même structure que Ali Bencheikh a traité de « Béni-oui- oui. » Menée par la FAF, l’opération s’est déroulée loin de toute transparence et d’une couverture médiatique à la hauteur de l’avènement d’une nouvelle association (!?) conçue apparemment pour remplacer, l’Amicale des anciens internationaux algériens (AAIF) créée en 2009.
Au-delà du débat sur la méritocratie du nouveau président de se retrouver à un tel poste, son background footballistique ou son niveau d’instruction, les observateurs sportifs sont perplexes, tout comme les mécontents du Café du commerce. Ils se posent déjà plusieurs questions concernant la composante de l’Assemblée constituante de cette association, formée de 25 membres – issue à minima de plusieurs wilayas – , soit le nombre minimum prévu pour une association nationale selon l’article 6 de la Loi n°12 du 12 janvier 2012 relative aux associations.
Qui sont ses membres ? Sur quels critères, ont-ils été « choisis » ou « cooptés» ? S‘agit-il de joueurs internationaux ou de footballeurs tout court ? Parmi cette assemblée générale constitutive, les membres fondateurs sont-ils représentatifs et y a-t-il parmi eux des joueurs en activité? Quels sont les statuts de cette association? Autant d’interrogations soulevées sur les tenants et les aboutissants de cette entité, à ne pas confondre avec un syndicat de footballeurs dont le rôle est de défendre avant tout et en toute indépendance les intérêts des joueurs.
Tout compte fait, il s’agit beaucoup plus d’une association-maison, goupillée par la FAF pour des desseins que chacun peut deviner. Elle peut être remise en cause à tout moment lorsque certaines conditions seront de nouveau réunies.
– MALIK MOHAMED
