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CHAN : Bougherra, le discours et la méthode

RACHID BELARBI

Pour avoir éparpillé l’Ouganda d’entrée de jeu, dans son propre fief de Kampala City, la sélection nationale a lancé un signal fort à ses potentiels concurrents.

Conscient de la force de frappe de son équipe mais aussi des aléas qui peuvent surgir à tout moment dans un tel tournoi de haut niveau, Madjid Bougherra a tenté de calmer le jeu et de tempérer les ardeurs. Alors qu’il affichait clairement ses ambitions de «rentrer avec le trophée à Alger», le sélectionneur national a, en effet, changé d’éléments de langage, préférant chasser toute euphorie précoce qui pourrait naître de sa démonstration de force face aux Cranes. C’est ce qui ressort, du moins, de sa prise de parole juste à l’issue de la belle victoire d’avant-hier soir.

«Gagner le trophée ? Non, nous en sommes encore loin. Nous avons encore trois matches à disputer dans ce premier tour face à trois autres adversaires qui veulent aussi gagner. Nous avons un groupe très équilibré comme l’a démontré la Guinée qui a également gagné tout à l’heure. La dernière édition à Alger fait désormais du passé et vous savez qu’en football, il faut toujours prouver de nouveau. Nous ne sommes pas favoris, nous entamons un nouveau CHAN. Nous aspirons d’abord à passer ce premier tour, puis on verra. Nous irons étape par étape. On fera tout pour gagner le match suivant. Après, on verra», soulignait le Magic en conférence de presse, sans pour autant cacher sa satisfaction d’avoir réussi son entrée en matière.

«Nous ne sommes pas favoris»

«On est très contents de commencer la compétition par une victoire, surtout contre le pays organisateur, avec une très belle ambiance», reconnaissait-il. Et d’ajouter : «Je suis aussi très content d’entamer le CHAN de cette manière, avec cette atmosphère. Je suis également très fier des joueurs car on a beaucoup travaillé là-dessus. On savait que c’était le pays organisateur, donc, leur laisser le ballon, laisser s’ouvrir.

On connaît leurs qualités et leurs défauts. On a bien maîtrisé l’aspect tactique. Après sur le jeu, certes, il y avait beaucoup de choses à améliorer. On a un peu trop abusé sur les longs ballons en première mi-temps. En seconde période, c’était beaucoup mieux, mais l’essentiel, c’est que nous, on a une équipe dont le championnat s’est terminé le 21 juin, pour certains le 5 juillet, ce qui a fait qu’on a calculé notre façon de jouer sur l’état de forme des joueurs qui iront crescendo dans la compétition. Bravo à eux».

«On a accepté de subir, mais…»

Sur ce qui a fait pencher la balance, de cette manière, face aux locaux, le patron technique de l’EN A’ a, d’ailleurs, sa propre idée. «La différence s’est faite au niveau de l’état d’esprit, le sérieux, la concentration dans tout ce que nous avions travaillé sur l’aspect tactique. La personnalité et la maturité aussi. Sachant qu’on joue face à un public qui était derrière son équipe, il fallait vraiment rester 90 minutes concentrés, ne pas se faire submerger par ses ambitions, accepter de subir, comme le font les grandes équipes.

Après, les laisser s’ouvrir pour trouver des brèches dans les transitions. En matière de possession, on a l’habitude de mieux faire, mais ce n’était pas le but. Surtout que sur le plan physique, ce n’est pas facile. On a une équipe qui va monter en puissance. Je suis très content des joueurs qui ont su gérer le match, à l’africaine !», développait-il, avant de se montrer très compatissant avec la formation qu’il venait de dynamiter.

«A l’extérieur, on n’a rien à perdre»

«Puisque l’adversaire est la sélection du pays organisateur, je pense que ce qui l’a pénalisé est le fait que bon nombre de ses joueurs manquaient d’expérience à ce niveau-là, notamment sur la manière de gérer la grande pression qui était sur leurs épaules. Mais je pense qu’après avoir vécu ça, ils se relèveront rapidement et iront de l’avant car ils ont beaucoup de qualités.

J’estime même qu’ils pourront se qualifier au prochain tour au vu des joueurs de qualités dont ils disposent, d’autant plus qu’il y a cinq équipes dans le groupe. Il leur reste 9 points à aller chercher et je leur souhaite bonne chance, car tout est encore possible», lancera Bougy, avec un sens de la formule bien à lui. «Quand tu joues à l’extérieur, tu n’as pas autant de pression que l’équipe qui reçoit. Tu n’as rien à perdre», résumait-il, pour faire passer le message.

RACHID BELARBI

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