Le Mouloudia d’Alger a reçu son trophée en récompense du titre de champion d’Algérie 2024-2025, lors d’une cérémonie au Centre d’entraînement Abderrahmane-Aouf – Baba Hamoud de Zéralda, à l’ouest d’Alger. Le trophée remis est une grande assiette, dont on ne sait pas dans quel métal est faite, sur laquelle on pouvait lire : Fédération algérienne de football, en haut, et champion d’Algérie 2024-2025, en bas. Une grande assiette qui a suscité moult interrogations et critiques envers des instances à court d’idées. Dans un monde du football hypermédiatisé, où rien ne peut se cacher et où monsieur tout le monde à accès à tout, à l’heure où le journalisme est pris de court par les « envahisseurs » de la Toile, ce ne sont pas les sujets qui manquent pour susciter le débat auprès des amoureux du football, notamment en Algérie.
Cet objet, censé être de grande valeur, n’a évidemment rien à voir avec le fameux bouclier du champion de la Bundesliga allemande, dont la valeur est estimée à 20 000 euros. Une œuvre en argent massif créée en 1949 par le professeur Elisabeth Treskow et ses élèves de la Kölner Werkschule, à Cologne, pesant 11 kg et incrustée de pièces précieuses, portant les noms des champions depuis 1903. Chaque fin de saison, la réplique de ce beau et imposant trophée, retouché par l’artiste orfèvre, Dorian Laugere, en 1981, est remise au champion de la Bundesliga qui l’exhibera avec fierté, avec le nom de club gravé dessus. Cela dit, n’est-il pas temps que les instances du football algérien repensent sérieusement ce trophée, comme par exemple revoir sa conception ? Celui remis à nos champions semble impersonnel puisqu’il ne porte même pas le nom du vainqueur.
Il paraît sans identité, ni originalité, ni gravures, ni travail artistique qui lui donneraient une valeur supplémentaire. De plus, le nom de la Ligue de football professionnel n’est nullement mentionné. Il n’y a que celui de la fédération, alors que c’est la Ligue qui organise le championnat professionnel et récompense le champion. A l’évidence, le championnat national est bien loin des standards, que ce soit à travers la prime dérisoire attribuée au vainqueur, ou bien le trophée appelé à garnir pour l’éternité la vitrine du club.
– MALIK MOHAMED
