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ALG : Deux groupes, deux discours, une même vision de l’avenir

LAFORDASSE

A quelques jours d’intervalle, le président directeur général du Groupe Madar, actionnaire majoritaire du CR Belouizdad, Amara Charaf-Eddine. (notre photo), et son alter ego du Groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, se sont exprimés devant les médias et les acteurs des deux clubs. Le premier nommé a choisi la cérémonie de l’annonce du futur centre de vie du club «Lalmassiya», qui englobera des terrains d’entraînement, un pôle formation et développement, un centre médical et d’autres équipements qui permettront à la formation belouizdadie de se hisser au plus haut niveau, avec des ambitions nationales et continentales. De son côté, le patron de la plus grande société pétrolière du continent a choisi le centre d’entraînement du MC Alger, à Zéralda, construit par une filiale de la Sonatrach spécialisée dans le bâtiment, pour prononcer également un discours qui, contrairement à celui de son homologue du CRB, n’est pas passé auprès des supporters.

Celui d’Amara Charaf-Eddine est peut-être passé sans couac, mais à décoder, comme l’ont fait plusieurs supporters du Chabab, il renferme plusieurs messages subtils qui renseignent sur la difficulté qu’ont ces patrons de grands Groupes économiques à pouvoir allier le financement de grands clubs budgétivores, installés dans une courbe d’accroissement, et une réalité économique et sociopolitique qui les empêchent de se frayer un chemin émergeant dans le monde de la compétitivité. Dans un monde où l’industrialisation du football professionnel est une réalité incontournable et où la concurrence est impitoyable, même si cette économie est fragile avec son corollaire de disparités et d’inégalités, les clubs algériens, soutenus par les deniers publics de l’État, n’ont toujours pas trouvé leur cadre logique d’un business-plan et encore moins leur modèle économique.

Si l’État a décidé, et il le fait depuis toujours d’ailleurs, qu’il continuera à financer le football national, y compris les clubs professionnels, tous adossés à des entités économiques
ou à des sponsors conjoncturels, voire des subventions des collectivités locales, autant le faire convenablement dans un schéma réfléchi et dans une meilleure gouvernance, attirant de nouveaux capitaux et droits TV, en dehors de l’EPTV, afin d’éviter une fuite en avant et une aggravation du manque de rentabilité à terme lorsque l’État-providence ne sera plus capable, pour une raison ou pour une autre, de financer le football en particulier. Les grands clubs algériens, et ils sont nombreux contrairement à d’autres pays qui en comptent quelques-uns, devront puiser leur force dans la masse de leurs supporters dont l’apport économique peut être conséquent à travers une multitude d’activités et de contributions dans la financiarisation du football.

Aussi, juste pour information : les trois premiers clubs formateurs au monde sont-ils dans l’ordre le Real Madrid, le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain (source CIES, 2025), ce qui démontre encore une fois que la grandeur rime également avec la formation et le travail de base.
– LAFORDASSE

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