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ALG : «Lalmassiya», un projet qui fait rêver, mais …

MALIK MOHAMED

Quinze longues années après le lancement du projet de professionnalisation du football national, les clubs algériens n’arrivent toujours pas à se hisser et à rivaliser avec certains de leurs homologues du continent pour plusieurs raisons, malgré tous les milliards injectés, souvent de façon désordonnée, irréfléchie et loin d’être étudiée dans une démarche économique et sportive rentable. Ainsi, à la veille du coup d’envoi de la saison 2025-2026, plusieurs clubs vont continuer à évoluer sur des terrains en fibre synthétique, alors que d’autres ne savent toujours pas où ils vont être domiciliés, pour au moins le début du prochain exercice.

On ne parlera pas non plus des centres d’entraînement ou de regroupement que l’on ne doit pas confondre avec les centres de formation que les clubs, dits professionnels, ont du mal à ériger depuis plus d’une décennie. Il n’y a que le Paradou AC qui dispose d’une infrastructure de formation pour son académie et le MC Alger, qui a inauguré, il y a une année, son propre centre de regroupement grâce au grand concours du Groupe Sonatrach. Et cela, malgré les efforts considérables de l’Etat à pourvoir
le secteur des sports d’infrastructures de haut standing, comme les stades de football, il persiste une problématique de gestion, d’entretien, de rentabilité.

En deux mots : la gouvernance et le management dans un environnement, faut-il le préciser, loin d’être idéal, car parsemé d’embûches bureaucratiques et d’incompétences à plusieurs niveaux décisionnels. Bref, dans ce décor, le CR Belouizdad a annoncé, lors d’une cérémonie comme sait les organiser le président du Groupe Holding Madar, propriétaire majoritaire du club de Laâqiba, le projet
de son nouveau bijou «Lalmassiya». Un nom bien réfléchi qui évoque la légende algérienne, Hacène Lalmas, et fait dégression vers «la Masia», le fameux centre du FC Barcelone et cette pièce précieuse qu’est le diamant. Mais au-delà de cette communication et de la présentation 3D du projet, des zones d’ombre subsistent.

Le porteur du projet n’a donné aucun chiffre sur ce que va coûter ce centre, ni ses sources de financement, le business-plan élaboré, sa gestion, sa rentabilité, s’agissant d’un espace de 14 hectares. De plus, le fait que ce futur centre ne soit pas la propriété du club, à travers sa SSPA/CRB ou son CSA, mais celui de Madar Holding, pose quelques interrogations quant à l’avenir de ce patrimoine qui devrait être intégré dans celui du club, car ce dernier est éternel, mais pas le reste. D’ailleurs, l’un des vieux membres fondateurs du Chabab n’a pas hésité à prendre la parole lors de la cérémonie
du mardi 22 juillet 2025 pour soulever ce problème.

Il est bon à  rappeler à Charaf-Eddine Amara, le PDG actuel de la Holding Madar, que le club ne lui appartenait pas, mais qu’il appartenait à ses supporters, façon de dire que ce futur outil de travail, et éventuellement un espace de rayonnement footballistique, devrait être inscrit dans le patrimoine immobilier et immatériel d’un club appelé à grandir et à performer à des échelles supérieures.

MALIK MOHAMED

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