ALG : L’alerte orage, Florentino Perez et le drame du 5- Juillet
LAFORDASSE

Ce qui fait la grandeur d’un club, mais surtout d’un homme, c’est ça ! Quelques jours seulement après le tragique accident du stade du 5-juillet 1962, qui a coûté la vie à quatre supporters du MC Alger et fait plus de quatre-vingt blessés, deux faits sont venus interpeller nos consciences tourmentées. Le premier a trait à ce geste de grande classe du président du Real Madrid, Florentino Perez, qui a décidé d’écourter son voyage aux Etats-Unis où il suivait la Coupe du monde des Clubs pour assister aux obsèques de Sergio Nieto Diaz Albo, le premier détenteur d’une carte de supporter merengue.
Dans un communiqué, on pouvait lire : «Le Real Madrid tient à exprimer ses plus sincères condoléances et apporte son soutien à sa famille, à ses êtres chers et à tout le Madridismo». A travers cette attitude et cette gratitude, le président du Real Madrid a montré toute la place qu’occupent les supporters au sein de cette institution madrilène et le respect qu’elle leur doit, car ils incarnent l’âme du club. Le second événement nous vient des Etats-Unis, où se déroule la Coupe du monde des Clubs, et précisément de la ville de Charlotte, dans l’Etat de la Caroline du Nord où s’est déroulé, samedi, le match Chelsea – Benfica.
Alors que les Anglais menaient (1-0), la rencontre a été interrompue à la 86e minute en raison d’un risque d’orages. Informé par la procédure en vigueur dans cet Etat, l’arbitre de la rencontre, Slavko Vincic, a décidé d’arrêter les débats et d’inviter les vingt-deux acteurs à rejoindre les vestiaires. Les spectateurs ont fait de même en évacuant toutes les tribunes du Bank ofAmerica Stadium dans l’ordre et le calme. L’attente durera plus d’une heure et quart, en respect du protocole établi par la FIFA en collaboration avec les autorités américaines. Et, le match reprit, non sans un coup de gueule d’Enzo Maresca, le coach des Blues.
Il y a de quoi. Son équipe sera rejointe au score dans le temps additionnel sur un penalty de Di Maria. Mais Chelsea finira par l’emporter lors des prolongations (4-1), devant un Benfica réduit à dix après l’expulsion de Gianluca Prestianni. Malgré les désagréments causés par cet arrêt à quatre minutes seulement de la fin du temps réglementaire, la vie humaine passe avant tout et ne peut faire l’objet d’aucune négligence. Peut-on en dire autant du cas du stade du 5-Juillet 1962, où l’on parle de négligence, d’incompétence, de mauvaise organisation et d’un manque flagrant de – bonne – gouvernance qui ont concouru à une tragédie ? Et c’est normal dans la mesure où la direction du stade s’est murée dans un silence total.
Cependant, si ce drame reste longtemps gravé dans la mémoire des Algériens, quelques membres d’une corporation de journalistes en régression ont jeté de l’huile sur le feu. Mal leur a pris. Ils ont fait réagir les facebookeurs qui les ont traités de tous les noms d’oiseaux pour avoir minimisé les faits, juste pour protéger le ou les responsables et préserver leurs petits privilèges. Sans aucune preuve, ils ont accusé les supporters du Mouloudia d’Alger, la frange des Ultras, d’être derrière ce drame ! L’affaire n’est pas terminée.
– LAFORDASSE