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ALG : Entre le risque des départs et l’intervention de la FIFPRO

MOHAMED MALIK

Le nouveau contrat de joueur professionnel proposé, pour ne pas dire imposé, par la Fédération algérienne de football, fait déjà réagir à plusieurs niveaux, mais pas forcément dans le sens souhaité. Si l’objectif annoncé (réduire drastiquement les salaires des joueurs souvent injustifiés) est à saluer et met tout le monde d’accord, la manière, elle, reste à désirer et risque d’être censurée dès la première contestation. Car comme souvent, les décisions verticales et irréfléchies mènent à l’impasse.

Au lieu de mettre en place les mécanismes statutaires et législatifs existants, à l’image de la direction de contrôle et de gestion des clubs – qui oblige ces derniers à présenter un budget en équilibre -, la Fédération algérienne de football préfère ajouter une couche au mille- feuille réglementaire. Le secrétaire général de la FAF, Nadir Bouznad, qui a fait du statut et du contrat de joueur son dada, s’est réuni, il y a quelques jours, avec le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mohamed Amine Mesloug, et les représentants des clubs de la Ligue 1. Le but ? faire avaler la couleuvre et un contrat-type qui va à l’encontre de toutes les libertés contractuelles consacrées par la loi fondamentale nationale.

Mais la mise en œuvre, dès la prochaine saison 2025-2026, de ce contrat ne semble pas acquise pour autant. Sitôt passés les annonces et les satisfecit qu’une première réaction est venue du terrain. Les joueurs de l’Entente de Sétif ont fait connaître leur mécontentement et leur rejet avant le début de leur dernier match de la saison contre l’US Biskra, vendredi 20 juin, au stade du 8-Mai 1945. L’attitude des joueurs sétifiens n’a pas plu à la commission de discipline de la Ligue qui a convoqué le capitaine Akram Djahnit afin de s’expliquer
sur cette attitude, traduite sur le terrain par un refus de ne démarrer la rencontre qu’après cinq minutes d’attente.

Le contrat-type concocté par la fédération sans consultation des premiers concernés, à savoir les joueurs, est vite décrié par ces derniers. D’ailleurs, certains d’entre eux n’ont pas hésité, sur la première occasion, à s’offrir un transfert à l’étranger, à l’image de l’une des révélations de la saison écoulée, Mounder Temine, l’attaquant du CS Constantine, en direction du club égyptien d’Al-Masry SC qui vient d’engager l’ex-coach de l’ES Sétif,
le Tunisien Nabil El-Kouki. C’est lui qui a sensibilisé le club égyptien pour le recrutement l’international A’ de 23 ans. Cela reste, toutefois, une exception.

D’autres valeurs sûres du championnat algérien, à l’image de Mounder Temine, pourraient suivre, attirées par des conditions contractuelles plus avantageuses que le contrat-type proposé par la FAF qui, hormis une prime de signature équivalente à 20% du montant global que devrait percevoir le joueur, le salaire mensuel de 300 000 DA brut imposable est pratiquement rejeté. Et ce, malgré les explications fournies par les instances et les tentatives de convaincre les clubs. Pourtant, le Paradou est le seul club qui ne semble pas gêné par ce contrat dans la mesure où il est en adéquation avec le salaire de ses joueurs-académiciens.

L’indexation du restant du montant du contrat au temps de jeu (nombre de minutes disputées selon trois paliers) ainsi que le contrat des joueurs et des entraîneurs étrangers, amenés désormais à percevoir leurs salaires en dinar, pose problème. Le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, est-il concerné ? Pour appuyer son projet, la FAF s’est référée aux 12 mensualités déjà fixées par le décret exécutif n°16-152 du 23
mai 2016, qui concerne le régime de sécurité sociale pour l’encadrement technique sportif et les sportifs des clubs sportifs professionnels qui fixe l’assiette, le taux de cotisation et les prestations de sécurité sociale auxquelles ils ont droit.

On croit savoir que la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPRO) a été sollicitée par des parties algériennes pour apporter son aide afin de remettre en cause le contrat-type de joueur professionnel. L’organisme fort de représenter 65 000 footballeurs pros à travers le monde se penche (en ce moment) sur le document élaboré par la FAF. Il ne devrait pas tarder à donner son avis qui ne serait que consultatif, les joueurs algériens n’étant pas affiliés à ce syndicat ni disposant de leur propre représentation nationale, même si les nouveaux statuts de la FAF donnent au syndicat des joueurs la pleine qualité de membre de l’AG.

MOHAMED MALIK

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