
Après avoir cru au meilleur, Ramy Bensebaïni a vécu le pire, avant-hier soir avec le Borussia Dortmund, éliminé par le FC Barcelone à l’issue d’un combat de chefs et d’une insuffisante remontada.
Bien que la mission relevait d’un exploit monumental au vu de l’ampleur du désastre du match aller en Espagne (4-0), le défenseur algérien n’imaginait, néanmoins, pas vivre un aussi cruel scénario. Pour son 12ème et dernier match européen de la saison, le 22ème au total en UEFA Champions League, ce qui en fait le quatrième Algérien le plus capé de l’histoire dans la plus prestigieuse compétition interclubs au monde, derrière son capitaine en sélection Riyad Mahrez (55 rencontres), Yacine Brahimi (35) et Sofiane Feghouli (28), Ramy Bensebaïni a d’abord goûté aux délices de la participation à un but qui confirmait l’ascendant du Borussia sur le Barça, avant de rapidement déchanter en se rendant compte qu’il a probablement brisé en mille morceaux le rêve de tout un Signal Iduna Park en fusion et mis à terre tout ce qui a été construit en un peu plus d’une mi-temps.
4ème DZ le plus capé en UCL
Très solide défensivement et pleinement impliqué offensivement, le champion d’Afrique des nations 2019 avec les Verts livrait, pourtant, une prestation très aboutie. Il l’a encore embellie à la 49ème en servant son coéquipier et plus proche ami du vestiaire, le Guinée. Serhou Guirassy pour le but du 2-0. Sur un corner rentrant intelligemment enveloppé par Baier, l’ancien du Paradou s’était ainsi arraché pour placer sa tête et remiser le cuir vers son avant-centre qui la pousse au fond des filets et permit aux Allemands de faire la moitié du chemin. Le «drame» se produisit cinq minutes plus tard quand, pris par son élan, Bensebaïni dévia au premier poteau un centre puissant de Fermin Lopez devant le but et trompa son propre gardien pour réduire l’écart en faveur du Barça et réduire telle une peau de chagrin les chances de voir le BvB renverser le géant catalan.
Le c.s.c qui a gâché sa soirée
Ce «contre son camps» de l’enfant de Cirta signait la fin de l’aventure du club de la Ruhr cette saison d’une bien singulière façon alors que les 80 000 spectateurs commençaient à se faire à l’idée d’un scénario improbable. Abattu au coup de sifflet final de l’Italien Maurizio Mariani, l’Algérien Bensebaïni a, toutefois, rapidement reçu le soutien du vestiaire. Le milieu de terrain Pascal Gross, au mirco de Prime, a d’ailleurs été catégorique. «Nous avons été agressifs dès le début, avons joué avec beaucoup de courage en attaque, avons remporté la plupart des duels et avons réussi à prendre le dessus sur leur ligne haute bien connue à quelques reprises. Je pense que nous avons fait un très bon match. Malheureusement, nous avons encaissé un but contre notre camp d’un très bon joueur aujourd’hui.
Gross le défend et le soutient
Ramy a fait un excellent match, empêchant les joueurs de se retourner et maintenant le match dans leur camp. Le ballon a glissé sur sa chaussure. Bien sûr, c’était très amer. Nous savions que ce serait très difficile si nous encaissions un but. Mais je pense que nous avons joué jusqu’à la dernière seconde pour que le stade sente que nous y croyions encore. Le stade y a donc cru aussi. Le match à Barcelone a rendu cette défaite amère, car on a pu voir que nous étions vraiment compétitifs», affirmera l’international allemand de bientôt 32 ans. Un bien joli réconfort pour celui qui a, quand même, réussi 83% de ses passes (58/70), remporté 56% de ses duels (9/16) et gagné la moitié de ses tacles (2/4). Les 8 ballons récupérés et les 2 interceptions réussies témoignent, tout autant, chiffres à l’appui, de son match réussi. Ou presque.
RACHID BELARBI