
Trop d’événements ces derniers jours pour croire qu’il s’agit de cas isolés de dérives à connotation xénophobe dont nous a habitués le football français. Dans le sillage d’une crise politique ouverte entre Paris et Alger, la droite et l’extrême droite françaises poursuivent leur «croisade» contre tout ce qui est musulman, y compris durant ce mois du Ramadhan, période sacrée de piété et de bienfaits pour la communauté musulmane, partout dans le monde. Ainsi, quand en Angleterre, la Fédération de football a adopté une mesure qui permet aux joueurs de confession musulmane de rompre leur jeûne pendant les matchs, un geste hautement symbolique de la diversité religieuse au pays de Sa Majesté, en France c’est au contraire que l’on assiste.
Une polémique et un tollé sont nés d’une action qui s’est déroulée lors du match de championnat de Ligue 1 opposant le week- end dernier le SCO Angers, où évoluent plusieurs joueurs algériens, et l’AS Monaco, lorsque l’international des Verts Himad Abdelli s’est blessé et que des joueurs musulmans en ont profité pour rompre le jeûne ! Quel grand sacrilège ! Pourtant, la blessure était réelle, car certains haineux dont le journaliste baveux, Pascal Praud, qui sévit sur CNews et Europe 1, avaient accusé le joueur de simulation, juste pour se permettre ce répit qualifié d’inacceptable. La preuve est venue quarante-huit heures après avec l’annonce de la défection d’Abdelli pour blessure qui l’empêche de prendre part aux deux matchs qualificatifs pour le Mondial-2026, face au Botswana et le Mozambique.
Une véritable gifle à ce lobby extrémiste qui, au nom d’une laïcité à double vitesse, dicte sa loi y compris aux instances sportives, censées, elles, défendre la diversité et la tolérance, issues de l’esprit même du sport et de l’olympisme qui, chaque jour, font de grands pas vers l’ouverture des esprits et des adaptations révolutionnaires. Il en est ainsi pour le port du voile où seule la France est en retard sur plusieurs pays, même en Europe, et surtout sur les grandes instances internationales comme le CIO et la FIFA. Et pourtant, elle avait bien organisé la Coupe du monde féminine au cours de laquelle, elle avait accepté la réglementation de l’instance de Zurich.
Aujourd’hui, l’ensemble du gouvernement français est derrière la proposition de loi, visant à prohiber le port de signes religieux lors des compétitions sportives, dont le voile qui symbolise, selon les mêmes cercles et lobbys dans ce pays, un étendard de l’islamisme et une menace pour la … laïcité ! Et c’est dans ce délirium que vient se greffer une autre affaire, celle des déclarations de l’ancien député européen, Karim Zeribi, qui
a blâmé le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, d’avoir « un problème avec les Algériens » à la suite de la non-sélection du duo Rayan Cherki et Maghnes Akliouche pour le stage de ce mois de mars, alors qu’ils sont déjà retenus chez les Bleuets de Gérald Baticle qui, eux, préparent l’Euro 2025 en juin.
Zeribi risque d’aller en procès puisque la Fédération française de football compte porter plainte comme l’a laissé entendre son président, Philippe Diallo, il y a quelques heures, à Clairefontaine. Une escalade
en vue dans une France qui s’englue, malheureusement, de plus en plus dans sa misère de foot-racisme.
– LAFORDASSE