CM : Botswana-Algérie : Gagner pour continuer à grandir
BACHIR BELARBI

Leader de sa poule G, la sélection nationale tentera de tenir son rang et de justifier ses ambitions dans la fournaise de Francistown, vendredi après-midi, face à un Botswana décidé et sans complexe.
Dans un monde idéal, du moins dans un contexte « normal », cette rencontre n’aurait été qu’une simple formalité pour les Verts, comme l’ont été les deux dernières fois où ils ont croisé la route des Zèbres. Pour les besoins des éliminatoires de la CAN camerounaise de 2022, le Botswana avait, en effet, pris une rouste (5-0) à pareille époque de l’année, soit en mars 2021, avant de perdre une nouvelle fois à domicile (0-1) sept mois plus tard.
Mais en éliminatoires de la Coupe du monde, en plein Ramadhan et sous une température qui flirtera avec les 36°, le contexte risque d’être tout autre et les conditions de jeu encore plus difficiles que prévu. Car, combien même le sélectionneur national Vladimir Petkovic avait beau faire preuve d’assurance en affirmant « ne pas être inquiet » en dépit des forfaits à la pelle, c’est à un sacré défi que s’attaqueront les coéquipiers du capitaine Riyad Mahrez, demain à partir de 14h (heure locale, 15h à Alger), face à une sélection botswanaise qui nourrit pratiquement la même ambition.
Relever le défi malgré les forfaits
Avec trois points de retard sur l’Algérie, la formation de Morena Ramoreboli aspire, ainsi, à bousculer la hiérarchie et à forcer le destin en mettant à profit le double avantage du terrain et du public. Et ce malgré un discours bien huilé destiné uniquement à la consommation médiatique. « Nous ne devons pas commettre l’erreur de croire que jouer à domicile nous garantit un bon résultat. Nous devons rester humbles, travailler dur et nous assurer de bien jouer » avait, à ce propos, lancé ledit technicien sudafricain en évoquant cette rencontre face aux médias locaux. Et de laisser entrevoir une volonté bien réelle de se surpasser à même de forcer la décision, quitte même à «muscler son jeu».
«Ce qui est sûr, c’est que la façon dont nous jouerons contre l’équipe nationale algérienne sera complètement différente de celle que nous avons présentée lors du deuxième match contre l’équipe nationale somalienne», soulignait le patron technique des Zèbres qui avait, en amont, actionné quelques leviers de façon à garantir une mobilisation populaire record en rappelant deux figures importantes du football local, à savoir le gardien Phoko et l’attaquant Setsile.
Ramoreboli actionne les leviers populistes
«Phoko est un gardien de classe mondiale qui a su répondre présent pour son pays quand il en avait besoin. Il ne peut donc pas être négligé lors de la composition de l’équipe. Lui et Kabelo Dambe et ont joué un rôle clé dans notre qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations et nous avons estimé qu’avec sa préparation et sa forme, il était essentiel pour nous de le compter parmi nous», lancera en ce sens Ramoreboli en fouettant l’égo de son keeper, faisant de même avec Thero Setsile, convoqué et remis en confiance après avoir été longtemps snobé par les précédents entraîneurs. «Thero Setsile a été régulier cette saison et je tiens à dire qu’il mérite de faire partie de cette équipe. Il a marqué des buts cette saison et a fait ses preuves», argumentera l’adversaire des Verts.
Résister au combat physiquement
Des «attentions» qui dénotent de la grande importance que requiert cette sortie à domicile pour ces Zèbres sans complexe et face auxquels Vladimir Petkovic devra lancer un onze sans surprise en 4-2-3-1. Mais si le poste de gardien du temple devra échoir à Alexis Guendouz et que la défense ne sera pas trop chamboulée avec, en principe, Youcef Atal et Rayan Aït Nouri sur les flancs et une charnière centrale Aïssa Mandi-Ramy Bensebaïni, les absences cumulées d’Ismaël Bennacer, de Ramiz Zerrouki et de Houssem Aouar redistribuent les cartes dans l’entrejeu où Hichem Boudaoui et Adem Zorgane devraient être responsabilisés.
Le retour de Youcef Belaïli parmi le groupe devrait, par ailleurs, offrir plus d’expérience et de vélocité à l’équipe, comme les combats diurnes en Afrique subsaharienne en réclament tant. Car, plus que de technique ou d’approche tactique, c’est surtout de volume physique et de second souffle énergique qu’auront le plus besoin les Verts demain après-midi face à un Botswana qui tentera de faire la différence là-dessus après avoir perdu, sur le papier, toute possibilité de comparaison.
RACHID BELARBI