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CAF : Les nouveaux Pharaons du foot africain !

DE NOTRE ENVOYE SPECIAL AU CAIRE, NAZIM BESSOL

La 14e assemblée générale extraordinaire de la Confédération africaine de football (CAF), tenue hier matin, au Caire, a entériné le second mandat du Sud-Africain, Patrice Motsepe, à la tête de l’instance tout comme elle a désigné les six représentants africains au Conseil de la FIFA et les nouveaux membres de l’Exécutif de la CAF.

L’homme d’affaires sud- africain n’aura quitté son siège de président que pour 5 petites minutes (4’45). Il a donc cessé d’être président entre 11h23 et 11h28 plus exactement. Un laps de temps durant lequel le milliardaire a revêtu le costume de candidat et passé la main à son premier vice-président, le Sénégalais Augustin Senghor, le grand perdant de cette élection, tenue aux pieds des Pyramides. Ce dernier a rappelé les dispositions statutaires qui prévoient un vote par acclamation lorsqu’il n’y a qu’un seul candidat. À l’issue des cinq petites minutes, Patrice Motsepe a repris les rênes pour diriger cette assemblée générale extraordinaire et l’institution pour les quatre prochaines années.

La COSAFA a respecté le jeu démocratique

L’installation de Patrice Motsepe officialisée, il restait à faire passer par acclamation toujours les cinq candidats uniques au Comité exécutif de la CAF. Walid Sadi (Algérie – UNAF) ; Mustapha Raji (Libéria – UFOA A) ; Kurt Okraku (Ghana – UFOA B) ; Samuel Eto’o (Cameroun – UNIFFAC) ; Wallace Karia (Tanzanie – CECAFA) ; Bestine Kazadi (RDC – Catégorie femme) n’avaient pas de concurrents. Seule la COSAFA dont les membres étaient fiers d’annoncer être la seule zone à respecter le jeu démocratique et à présenter quatre candidats pour deux postes. Mais avant le début du scrutin, le Secrétaire général, Véron Mosengo-Omba, a annoncé avoir reçu une lettre, indiquant le retrait de la candidature malgache portée par Randriamanampisoa Alfred. Dans cette configuration à trois prétendants pour un siège, c’est finalement le Seychellois Elvis Chetty, candidat sortant, qui a été contraint de céder son siège au revenant Samir Sobha (île Maurice), et au second représentant de la COSAFA, le Mozambicain Mustapha Ishola Raji.

Le bulldozer nigérien, Djibrilla Hamidou

Le scrutin continental terminé, la grande bataille pour les six sièges des représentants africains à la FIFA pouvait enfin commencer. Et comme attendu et à quelques exceptions près, c’est la liste établie à Nouakchott à la fin du mois de février dernier qui s’est imposée, comme l’avait annoncé bien avant BOTOLA. L’occasion pour le Marocain Fouzi Lekjaa d’affirmer sa main mise sur l’instance. Le dépouillement l’a crédité de 49 voix loin devant l’Egyptien Hani Abou Rida et le bulldozer nigérien, Djibrilla Hima Hamidou, qui a déclaré à notre envoyé spécial, Nazim Bessol, avant le scrutin, qu’il était donné archi perdant : «Je ne sais que me battre. C’est mon métier et je vais gagner (35 voix) ». Le second vice-président sortant de la CAF, le Mauritanien Ahmed Yahya, et son collègue djiboutien, Soulaymen Waberi, ont obtenu 29 voix chacun. La Comorienne Kanizat Ibrahim, quant à elle, a remporté le siège de membre féminin avec 30 voix. Un vote bloqué qui a permis de barrer la route au premier vice-président de la CAF, le Sénégalais Augustin
Senghor

Senghor, victime du pacte de Nouakchott

S’il ne devait y avoir qu’un perdant, hier, au Caire, c’est bien Augustin Senghor, le premier vice-président de la CAF et le président le plus titré du continent. Le maire de l’île de Goré a choisi de « mourir
» pour ses idées. Il a décidé de maintenir sa candidature malgré les alertes et les séries de négociations. Rien n’a pu infléchir sa position et sa volonté de faire les choses comme elles doivent se faire, dans la transparence des urnes. Sauf que ce qui en est sorti l’a mis dans les cordes avec seulement 15 voix : le vice-président de la CAF sort très fragilisé de cette élection. Bien qu’il lui reste deux ans de mandat au Comex de la CAF (il a été réélu en 2023 pour un mandat de quatre ans), Senghor ne devrait plus, selon certaines indiscrétions, rester 1er vice-président. Un choix en adéquation avec ses principes après cette cuisante défaite. (A la dernière minute, on a appris qu’il a présenté sa démission). L’autre candidat malheureux de l’Afrique de l’Ouest n’est autre que l’Ivoirien Yassine Diallo, pour qui la marche était beaucoup trop haute. Mais le vainqueur de la dernière CAN, avec à la clé une organisation saluée par tous, n’a pas démenti les pronostics. On n’accède pas directement de sa fédération au Conseil de la FIFA, malgré tous les soutiens et les promesses.

L’Afrique anglophone dénudée

Au chapitre des anomalies dans la représentation africaine de la FIFA, l’absence de délégué issu des zones anglophones. Hormis le président Patrice Motsepe, aucun des candidats élus n’est anglophone, une conséquence directe des modifications statutaires, votées lors de la 46ème assemblée générale d’Addis- Abeba. La suppression du découpage zonal et linguistique pour les élections des représentants africains au Conseil de la FIFA a été fatale aux membres sortants, Amaju Pinnick (Nigéria) et Andrew Ndanga Kamanga (Zambie). Le premier, sans aucune fonction officielle dans le football nigérian depuis qu’il a quitté la fédération en 2022, a tout de même réussi une sortie plutôt honorable avec 28 voix, soit à un vote du duo Ahmed Yahya et Hassan Waberi, tous deux élus avec 29 votes. Andrew Ndanga Kamanga (19 voix) peut, lui, avoir comme seul lot de consolation d’avoir fait mieux que le Sénégalais Augustin Senghor, pourtant premier vice-président. Les heureux élus empocheront la coquette somme de 1 million de dollars sur les quatre ans, soit 250 000 dollars par an ! Alors, elle n’est pas belle la vie avec un ballon ?.
– DE NOTRE ENVOYE SPECIAL AU CAIRE, NAZIM BESSOL

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