
Étincelant depuis son départ de Rennes pour Marseille, l’attaquant Amine Gouiri affiche une efficacité redoutable au poste d’avant-centre qui pourrait faire réfléchir Vladimir Petkovic sur la possibilité de le faire également évoluer dans l’axe avec les Verts.
Baladé entre tous les postes de l’avant-garde, de gauche à droite, en passant par le centre, Gouiri affiche un taux de réussite devant le but assez impressionnant en sélection avec pas moins de quatre buts et deux passes décisives lors de ses six dernières capes en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025.
Il a fait encore mieux avec l’Olympique de Marseille puisque l’attaquant algérien est impliqué sur 1 but toutes les 38 minutes (2 buts, 3 passes décisives en 188 minutes disputées), alors qu’il affichait une moins bonne moyenne avec le Stade Rennais tournant autour d’un but toutes les 207 minutes en L1 en 2024-2025 (3 buts, 2 passes décisives en 1037 minutes). Cette réussite affichée depuis l’entame de la nouvelle année civile 2025, à savoir 3 buts et 4 passes décisives, fait de lui le 2ème meilleur contributeur offensif en Ligue 1 française derrière le Parisien Ousmane Dembélé (8).
De Zerbi : «Il doit se spécialiser en 9»
C’est dire l’ingénieuse idée de l’entraîneur italien de l’OM, Roberto De Zerbi, de le titulariser en tant que véritable 9. «C’est un joueur très, très, très fort, qui doit penser qu’il est un vrai numéro 9 », affirmait, d’ailleurs, le coach olympien qui croit énormément en ce «projet» de faire de son attaquant algérien un avant-centre de métier et non plus un joueur offensif à la polyvalence avérée. «Il est toujours bien de briller à plusieurs postes, mais j’en ai parlé avec lui, il doit se spécialiser dans ce poste d’avant-centre, toujours savoir où se situe la cage adverse, réussir à avoir cette conclusion parfaite.
Quand il aura amélioré ces aspects-là, ce sera vraiment un joueur de premier niveau européen, c’est déjà quelqu’un de fondamental pour l’équipe», formulera De Zerbi, conscient de l’énorme potentiel de celui qui détient le record de buts chez les jeunes catégories de l’Equipe de France avec 48 buts en 74 sélections entre les U-16 et les U-23 bleus.
«J’aurais pu marquer plus…»
Une évidence aux yeux dudit tacticien italien que l’ancien ailier niçois commence à assimiler. «J’essaie de faire de mon mieux. Mais j’aurais pu marquer plus de buts, et faire des passes décisives aussi», suggérait, ainsi, Amine Gouiri, tout content de revenir en détails sur son sublime doublé face à l’AS Saint-Etienne. «Les deux buts sont très différents, une lucarne et un vrai but d’attaquant. Les deux me plaisent bien. Sur le premier, on fait le pressing, Pierre (Höjbjerg) me la met, Adri (Rabiot) m’ouvre l’espace, il fait l’appel et attire le joueur, j’ai un angle pour tirer et cela finit au fond.
Sur le second, pressing encore, je pars seul au but et je mets un petit piqué. J’ai pris énormément de plaisir, ce qu’on fait à l’entraînement la semaine, on le voit en match le weekend», décrivait-il à sa sortie du vestiaire, sourire aux lèvres. «Je suis très content de ma performance, très fier d’avoir marqué mon premier but avec Marseille, surtout à la maison. Entendre mon nom, comme ça… On a battu le record d’affluence (66 199 spectateurs), on attire les supporters au stade», se félicitait presque le héros de ce classique entre les deux clubs historiques de l’élite française.
Un cran d’avance sur Bounedjah
Cette belle réussite, qui accompagne le repositionnement axial d’Amine Gouiri, pourrait, du reste, influencer la réflexion du sélectionneur national à un peu plus de cinq semaines du prochain regroupement en perspective des deux rendez-vous en éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
D’autant plus qu’il y a là une véritable place à prendre à moyen et long termes vu l’absence d’alternatives crédibles aux « historiques » Islam Slimani (37 ans) et Baghdad Bounedjah (34 ans). À 25 ans et avec l’insolente facilité qu’il démontre face au but, la nouvelle arme offensive de l’Olympique de Marseille semble cocher toutes les cases pour porter, pour longtemps, le maillot floqué du 9 en sélection.
RACHID BELARBI