ALG : Abdelli-Gouiri, les perdants du week-end

Alors qu’ils empilaient les prestations de haut vol et collectionnaient les éloges, Amine Gouiri et Himed Abdelli viennent de connaître un véritable coup d’arrêt en championnat de France, au point de subir les remontrances de leurs entraîneurs respectifs.
Il était, certainement, le joueur «africain» le plus attendu du derby de l’Atlantique entre le FC Nantes et le Stade Rennais. C’est finalement une autre star du continent, le Nigérian Moses Simon qui en fait le héros, la vedette et l’unique buteur. Amine Gouiri devrait se souvenir assez longtemps de cette courte mais si amère défaite à la Beaujoire sur un petit chef d’œuvre de Simon à la 89ème minute d’un match que Rennes semblait, pourtant, tenir par le bon bout.
Sur un travail en dentelle aux abords de la surface, côté gauche, l’attaquant nigérian a effacé trois défenseurs avant d’allumer l’ex-international français Steve Mandanda d’un missile du droit qui est se loger côté opposé permettant, en effet, à son équipe de prendre le meilleur sur la formation de Gouiri qui aurait pu prétendre à mieux si la VAR n’avait finalement pas annulé un but de Wooh à la 90’+4 entaché d’une main dans la surface. A ce moment-là, l’attaquant algérien n’était pas sur le terrain, car rappelé sur le banc dès la mi-temps par Jorge Sampaoli, son entraîneur, qui n’aurait que très peu goûté à son manque d’efficacité en première période.
Gouiri rate, Sampaoli le sort
Notamment lorsque celle-ci tirait à sa fin et que l’ancien Lyonnais, parfaitement trouvé par le défenseur Assignon en pleine surface nantaise, reprit la balle en première intention d’une frappe du droit que le gardien de but nantais Carlgren déviera au prix d’un joli reflèxe (45’ +1). Peu auparavant, plus précisément à la 39’, à la suite d’un joli enchaînement technique avec Kalimuendo à l’entrée de la surface, Amine Gouiri s’était complètement loupé en envoyant sa tentative du droit très au-dessus du dernier rempart nantais. Sampaoli, le bouillonnant technicien argentin, en avait apparemment assez vu, remplaçant dès la mi-temps l’ancien Niçois par Mahamadou Nagida avant d’expliquer, à l’issue de cette défaite, que son équipe avait «manqué de situations offensives» en dépit de les avoir « travaillé et répété à l’entraînement ».
Abdelli se manque, Dujeux le tance
De son côté, l’attaquant algérien ne s’est pas voilé la face. « Je pense que l’on méritait mieux, on pouvait repartir avec un point. On perd sur un exploit individuel. On a tenu mais on prend ce but qui nous fait mal. On a bien réagi après l’expulsion mais on aurait encore pu mieux gérer. Dans ce derby, on savait qu’il fallait être présent dans l’agressivité, on repart sans point, c’est dommage. On est frustrés mais ça ne nous stoppe pas, on va continuer à travailler. On a un match important contre Angers chez nous à la maison la semaine prochaine » a-t-il, ainsi, annoncé. Un SCO d’Anger que Himed Abdelli n’a, pour une fois, pas pu porter à bout de bras comme il le fait depuis une saison et demie, se heurtant samedi à un Olympique Lyonnais largement supérieur et facile vainqueur au stade Raymond-Kopa.
Retrouvailles et rédemption
Son entraîneur Alexandre Dujeux ne s’est, d’ailleurs, pas fait prier pour tancer, sans le nommer, le meneur de jeu et capitaine angevin, dans ses déclarations d’après-match, lui incombant indirectement ce coup de moins bien de son équipe. « Il nous a manqué les bons appels en profondeur dans le dos de cette défense lyonnaise. Et puis aussi de servir les quelques appels qu’il y a eu car j’ai souvenir qu’il y a eu Ali Vina qui a fait pas mal d’appels mais il n’est pas servi. Donc, il y eu un problème de connexion, de synchronisation entre les joueurs offensifs pour pouvoir profiter de toutes les sorties de balle qu’on a pu faire », lâchera-t-il au cours de sa conférence de presse. Les retrouvailles Gouiri-Abdelli dimanche prochain lors du choc entre Rennes et Angers promet déjà de se jouer sous le signe de la rédemption, aussi bien pour l’un que pour l’autre.
Rachid BELARBI