
Une scène surréaliste a été décrite par l’envoyé spécial de BOTOLA, Nazim Bessol, à l’assemblée générale ordinaire de la CAF, à Addis-Abeba. Le ministre adjoint du budget du roi, et président de la Fédération royale marocaine (FRMF), Faouzi Lakjaâ, a reçu un par un, très brièvement, quelques membres de l’assemblée dans un salon de l’hôtel Skylight. Tous avaient quelque chose à lui demander, un problème à régler. Une fois l’audience terminée (sic), ils étaient pris en charge, à tour de rôle, par un sujet de la délégation. Cette mise en scène terminée, le grand argentier du Makhzen est allé informer le président de la CAF, Dr Patrice Motsepe, de son absence des travaux de la 46e assemblée générale, avant de reprendre son jet privé pour rejoindre le Royaume. Sa présence à Addis-Abeba n’a duré que quelques heures.
Il ne faut pas être un lanceur d’alerte pour comprendre que ces membres de l’assem- blée générale ne sont que des vassaux, pas plus. Ils ont reçu pour mission de mener campagne à travers Walid Sadi, le président de la Fédération algérienne, contre l’Algérie. Et pour Faouzi Lakjaâ, cette mise en scène guère honorable avait pour objectif de montrer la toute-puissance de la FRMF au sein de la Confédération africaine de football. Toutefois, elle n’a pas échappé au Dr Patrice Motsepe et à Gianni Infantino, toujours à la recherche d’un rapport de force équilibré au sein de la CAF, d’où les dernières prises de parole du patron du football et de celui du Sénégal, Me Augustin Senghor. La candidature de Patrice Motsepe pour un second mandat, contrairement à ce qui est dit ici et là, ne dépend nullement de Faouzi Lakjaâ et de ses enveloppes (il ne peut agir sur le sommet de la pyramide, mais seulement à des niveaux intermédiaires).
Le Sud-Africain, quant à lui, est certain d’être plébiscité quand bien même la francophonie s’en mêlerait. Son objectif est d’éliminer tout bicéphalisme, c’est-à-dire de ne point partager ses prérogatives avec la FRMF et pour cela, il a multiplié les appels du pied à la FAF. Mais à chaque fois, certains médias
se sont montrés d’une virulence extrême à son égard. Son secrétaire générale, Véron Mosengo-Omba, homme de confiance du véritable faiseur de roi, Gianni Infantino, est également victime d’une violente campagne de presse. Pourquoi ? « Je ne comprends pas ces attaques contre Motsepe. Vous oubliez qu’il est sud-africain. Il ne mélange pas football et politique, malgré les pressions et les invitations », nous a déclaré un haut responsable de la CAF. Une allusion pleine de bon sens.