
Alors qu’ils étaient considérés comme des rouages essentiels de leurs formations respectives, Farès Chaïbi et Ramiz Zerrouki subissent actuellement un déclassement qui risque de leur porter préjudice.
D’autres compatriotes vivent également la même situation, ce qui devrait influer sur leur statut en sélection. Habitué à être titulaire aussi bien au Feyenoord Rotterdam que sous le maillot vert de l’EN malgré toutes les critiques qui pleuvaient sur lui, Ramiz Zerrouki doit certainement se demander ce qu’il a (mal) fait pour voir son statut aussi rapidement remis en cause en club. La réponse pourrait venir de cette absence le 14 septembre dernier à l’occasion de la rencontre face au FC Groningen (2-2) pour le compte de la 5ème journée d’Eredivisie.
Le milieu de terrain formé à l’Ajax avait manqué ce match, en raison d’une suspension automatique après avoir écopé auparavant de deux avertissements, ce qui arrive à tous les joueurs de la planète football. Or, pour Zerrouki, il y a bel et bien un avant et un après cette sanction administrative. Car, à voir de près, l’international algérien n’a plus été titularisé dans l’entrejeu du Feyenoord depuis cette «affaire». Avant d’être contraint de ne pas prendre part à cette joute face à Groningen, l’Amstellodamois de naissance avait, en effet, été titulaire trois fois de suite.
Déclassé par Priske
C’était face à Willem II, PAC Zwolle puis dans le chaud derby de la ville portuaire face au Sparta. Depuis, il n’a plus retrouvé sa place dans le onze de Brian Priske. A son retour de suspension, il a ainsi été remplaçant sans rentrer en jeu lors des deux rencontres face au NAC Breda et au NEC Nijmegen, avant par la suite de grignoter 25 minutes devant le FC Twente, 16 face à Go Ahead Eagles puis 20 autres minutes à Utrecht, dimanche après-midi. Un déclassement confirmé, du reste, en UEFA Champions League où il n’a été titularisé qu’une seule fois en trois journées.
C’était lors des débuts compliqués du Feyenoord à domicile face au champion d’Allemagne, le Bayer Leverkusen pour une rouste historique (0-4) à domicile. Remplacé à la mi-temps, Ramiz Zerrouki n’a, depuis, jamais recouvré ses pleins pouvoirs, participant à la dernière demi-heure de la victoire à Gérone (2-3) avant de suivre du banc de touche l’exploit au stade de la Luz chez le Benfica de Lisbonne (1-3).
… mais présent en Vert
Cette déchéance synchronique ne devrait, toutefois, pas avoir d’incidence immédiate sur sa présence au regroupement du mois à venir, au cours duquel les Verts disputeront les deux dernières journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 avec des confrontations attendues face à la Guinée équatoriale et au Libéria. Une «présence assurée» dont son compatriote Farès Chaïbi ne devrait pas bénéficier, lui qui était déjà écarté par Vladimir Petkovic, alors qu’il carburait à plein régime sous le maillot de l’Eintracht Frankfurt.
Réduit à un simple rôle d’intermittent du spectacle depuis quelques rencontres, l’ancien Toulousain était encore remplaçant avant-hier lors du nul obtenu par son équipe dans la capitale allemande, face à l’Union Berlin (1-1). Suppléant l’ancien golden boy unique buteur de la finale du mondial brésilien de 2014 Mario Götze, le jeune Chaïbi rendra une copie en demi-teinte, sans étincelles mais sans décevoir non plus.
Discours démotivateur et spleen
Pas de quoi donner à réfléchir à Petkovic et son staff qui auront, cette fois-ci, des raisons valables de ne pas cocher son nom sur la liste des éléments concernés par le dernier tiers des éliminatoires. La baisse de régime de Farès Chaïbi interroge, du reste, assez sérieusement sur sa capacité à remonter la pente, mentalement surtout, et à retrouver le niveau qui était le sien tout récemment.
Après avoir fait sensation lors de la phase pré-compétitive, notamment lors du stade à Saint-Louis, aux États-Unis d’Amérique, il semble bien que le fait d’avoir été écarté de l’EN à un moment, où il enchaînait les belles performances en Bundesliga, lui a assurément fait mal psychologiquement, égratignant son égo et le blessant dans son amour-propre. Et ce ne sont, certainement, pas les déclarations de Petkovic, lors du dernier rassemblement d’octobre, qui l’ont rassuré, d’où ce spleen traîné et ces doutes sur ses capacités à inverser la tendance en sa faveur.
RACHID BELARBI