L’avenir de l’USM Alger en Coupe de la Confédération de la CAF est suspendu aux décisions des organes de cette instance. Mais quelle qu’en soit l’issue, on ne dira jamais assez merci au club de Soustara pour avoir marqué l’histoire du football à sa manière. Merci d’avoir remobilisé encore plus la jeunesse du pays autour de la question du Sahara occidental. Merci d’avoir unifié la famille du football, dont le soutien et la solidarité avec le club algérois s’est exprimé avec une force et un unanimisme rarement atteint dans notre football.
Aujourd’hui et demain, des générations entières comprendront davantage que derrière l’attitude des douaniers algériens de ne pas laisser entrer sur le territoire national une marchandise illicite, bien que s’agissant de maillots de foot, participe au soutien indéfectible à une juste cause. Celle d’une population dont de nombreux ressortissants sont nés et ont grandi dans les camps de réfugiés, durant près de 50 ans, avant
de devenir à leurs tours parents d’une nouvelle génération d’enfants nés dans le désert, qui lutte pour son droit inaliénable à l’autodétermination.
Non, l’ajout de la carte du Maroc, annexant les territoires de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) sur le maillot de l’ES Berkane, n’est ni un détail ni une banalité. Il s’agit d’un acte politique prémédité et assumé par ses auteurs, même si demain les instances internationales s’accordaient à affirmer le contraire en tentant de faire, une fois encore, du double standard la norme. L’Algérie, de par son histoire et ses combats, a toujours été et continue à être une nation aux côtés des causes nobles. A commencer par le recouvrement de sa propre indépendance.
Le football a eu sa contribution à travers la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN). Tout comme l’ensemble des clubs nés avant l’indépendance et qui ont fait front face à la force coloniale, en étant tous bercés dans le mouvement nationaliste. La liste serait trop longue s’il fallait les citer. Après l’indépendance, l’Algérie, terre de tous les combats, a adhéré de manière désintéressée à toutes les démarches révolutionnaires, en apportant son soutien dans tous les domaines et sa contribution à tous les mouvements de lutte pour leur indépendance à travers le monde.
De l’Afrique, en Amérique du Sud à la Palestine, comme en témoigne la bataille diplomatique que mène actuellement notre pays au sein même de l’Assemblée de l’Organisation des Nations Unis (ONU), les positions et les constantes diploma- tiques sont connues de tous. L’USMA, comme les autres formations, compte ses martyrs et ses leaders nationalistes par centaines. Ce match aller de la demi- finale de la Coupe de la Confédération, entre les Rouge et Noir, détenteurs du trophée de la précédente édition (2023), et le RS Berkane, restera gravé dans le marbre, à l’inverse des membres de la CAF, qui laisseront de leur passage une tâche noire dans l’histoire du football continental.
L’Algérie et les Algériens ont fait un rappel cinglant des principes inflexibles de cette cause sahraouie qui n’a toujours pas connu son épilogue sur le double plan politique et diplomatique. Et cela, malgré tous les soutiens et aides apportés au royaume par quelques puissants de ce monde en échange d’une exploitation illégale des ressources de la RASD. Mais, sur la terre des millions de chouhada, on ne marchande pas, surtout lorsqu’il s’agit de venir planter l’étendard floqué d’une carte politiquement et diplomatiquement incorrecte. Et l’exhiber, tel un scalp à incruster dans les esprits.
– MOHAMED MALIK
