
Tout avait, pourtant, bien commencé ! Le travail effectué par la société Serport, propriétaire de l’USM Alger, afin de faciliter le déplacement de son équipe à Oujda pour les 1/2 finale retour de la Coupe de la CAF face au RS Berkane, a permis à cette dernière de rallier Alger directement par avion. Une première. Mais, l’accueil XXXL réservé à la délégation marocaine et les efforts de la partie algérienne ont été réduits à néant dès le passage de la délégation et des bagages à l’aéroport international, Houari-Boumediene, d’Alger.
Les autorités douanières ont vite fait de constater des maillots avec un slogan politique et ont prié les dirigeants avec une extrême courtoisie, non pas de les confisquer mais de les remplacer, dans la mesure où il s’agit d’un slogan interdit selon les règlements de la Coupe de la Confédération. Elles leur ont proposé comme solution de poser sur les maillots un sticker sur la carte du Maroc où figure le Sahara occidental qu’il occupe illégalement. Mais, les dirigeants ont refusé cette proposition et exigé la restitution des maillots.
Inflexibles, les autorités algériennes ont fait valoir l’article 6 de la CAF sur cette compétition dans lequel on peut lire : «Les publicités sous licence sur les maillots sont uniquement celles autorisées par le pays hôte du match (publicités, cartes de signification, logos, publicités, codes couleurs, etc.) et qui sont compatibles avec la réglementation de la CAF concernant les maillots.» La direction de l’aéroport, pour mettre fin à cette situation, a également proposé à la délégation marocaine de se rendre à l’hôtel situé à côté de l’aéroport et de se reposer en attendant que le problème soit résolu par la Confédération africaine de football.
Mais, les dirigeants ont rejeté toute tentative de règle- ment et après la carte de la provocation, ils ont joué celle de la menace, à savoir le retour au Maroc, sans disputer la demi-finale aller de la Coupe de la CAF contre l’USM Alger. Ils ont tenté de jouer au poker menteur avec les autorités algériennes qui ont rejeté tout chantage et tout ce qui est contraire à la réglementation de la CAF. Pendant ce temps, selon un site marocain, le président de la Fédération royale marocaine et ministre adjoint du budget, Fouzi Lekjaa, avait saisi le président de la CAF, Patrice Motsepe, actuellement au Maroc où se déroulait la réunion du Comex, en vue d’une éventuelle intervention. Sans résultat.
Au final, force est revenue au respect de la règlementa- tion et son application par les autorités algériennes. La délégation marocaine a finalement cédé et a quitté le hall de l’aéroport pour l’hôtel après avoir été à l’origine d’un scandale sans précèdent dans les annales du football de notre continent.
NAZIM BESSOL
LE + D’INFO
En 2021, la direction du Raja Casablanca avait protesté dans un courrier officiel à la CAF la présence d’écriture en TIFINAGH sur les t-shirts de la JS Kabylie, malgré le fait que cette dernière avait joué avec toutes ses rencontres. La CAF avait accepté le recours, empêchant la JS Kabylie de jouer avec cette tenue. – BO