
Même s’il a retrouvé sa place de titulaire dans le cœur du jeu milanais, Ismaïl Bennacer éprouve encore des difficultés à recouvrer l’intégralité de ses moyens. De quoi plomber ses chances de poursuivre son aventure en Lombardie et réduire son influence en EN ?
«Je suis à Milan depuis presque cinq ans et c’est pour cette raison que je dois donner quelque chose de plus, tant en termes d’expérience que de tactique. Maintenant, j’ai l’impression que je ne suis pas encore à 100%, mais je travaille pour être au sommet, ce n’est jamais facile de revenir d’une blessure grave», la déclaration fait presque office d’aveu.
Au micro de Sky Sport, la veille d’affronter et de perdre (0-1) à domicile face à l’AS Rome en quart de finale aller de l’UEFA Europa League, le métronome des Verts reconnaissait volontiers ne pas être (encore) au faîte de sa forme. Blessé gravement à un genou en demi-finale de la Champion’s League au printemps dernier et resté éloigné des terrains jusqu’au mois de décembre, Bennacer a, ainsi, du mal à revenir à son meilleur niveau en dépit de toute sa bonne volonté ou encore des bienfaits du jeûne sur son organisme, comme il l’expliquait au même média en fin de semaine dernière.
«Pas encore à 100 %»
«Je me sens bien, je suis heureux d’être avec l’équipe et de gagner. Le Ramadhan est terminé, c’était une bonne période sur le terrain et j’espère que ça va continuer comme ça. Je retrouve mon rythme de match, ce n’est pas facile mais je travaille jour après jour pour être encore plus fort», avait-il, en effet, clamé, quatre jours après avoir joué moins d’un quart d’heure face à Lecce.
Or, même s’il a été préservé par son entraîneur Stefano Pioli en perspective, justement de ce quart de finale face aux Romains de Houssem Aouar, l’ancien joueur d’Arsenal n’a, franchement, pas impressionné jeudi soir, quittant même le terrain de San Siro à l’heure de jeu, remplacé par Yacine Adli (59’) alors qu’il avait tenu à mettre en exergue le fait que cette opposition italo-italienne était «le match le plus important de la saison» pour le Milan. Un Milan qu’il juge « aujourd’hui plus fort» que celui qui a remporté le titre national il y a deux ans, même s’il est largué en Série A par le rival historique de l’Inter, qui devance les coéquipiers de Bennacer de 14 points à sept journées de la fin. Ce qui a poussé, par ricochet, les Rossoneri à tout miser sur la compétition européenne vu que le scudetto est, apparemment, hors de portée.
Déclassé chez les Verts ?
«Nous avons plus d’expérience et des joueurs de grande qualité. L’Europa League serait un objectif unique, peut-être que pour beaucoup d’entre nous, cela pourrait être la seule chance d’y parvenir. Personne ne veut simplement aller en finale, tout le monde veut gagner, surtout quand on est dans un club comme Milan», estimait celui qui sera, sauf blessure, dans le groupe de Vladimir Petkovic à la prochaine fenêtre internationale de la FIFA en juin pour aborder les 3ème et 4ème journées des éliminatoires de la Coupe du Monde -2026 face à la Guinée et l’Ouganda. Reste, cependant, à savoir si sa baisse de régime constatée en club et conséquence logique de son passage sur le billard influera sur son statut au sein de la sélection, surtout si le successeur de Djamel Belmadi sur le banc des Verts jugerait ses prestations inabouties à même d’en faire le patron de son entrejeu.
RACHID B.