
Dans l’hécatombe de notre sélection, lors de la CAN en Côte d’Ivoire, on a beau- coup plus parlé de l’affaire de la résiliation du contrat du sélectionneur national, Djamel Belmadi, avec la Fédération algérienne de football, et toute la polémique stérile et dégradante qui s’en est suivie. En revanche, on a moins parlé des raisons qui ont conduit à ce résultat sportif. On a occulté les relations entre cette même Fédération et la Confédération africaine de football, où Walid Sadi a été transparent, pour ne pas dire complètement relégué au dernier rang par les dirigeants de cette institution. Il faut dire que l’annonce faite par Walid Sadi, une semaine après son élection à la tête de la FAF, en septembre dernier, de retirer officiellement la candi- dature de l’Algérie à l’organisation de la CAN en 2025 et 2027, a jeté un véritable froid entre les deux institutions.
Les sollicitations du président, Patrice Motsepe, et de son Secrétaire général, Veron Mosengo-Omba, auprès de l’ex-pré- sident, Djahid Zefizef, et du ministre de la Jeunesse et des Sports, pour que l’Algérie maintienne son dossier à la veille du ver- dict, alors qu’elle devait être l’heureuse élue pour organiser la 36ème édition en 2027, n’ont pas infléchi la décision souve- raine des autorités algériennes. La FAF en a pris un coup, au moment où son nouveau président tentait de faire croire à un nou- veau départ avec la CAF et un réchauffe- ment des relations, qui n’est jamais venu. D’ailleurs, d’usage, un nouveau président élu est souvent reçu par le patron de la CAF, soit au niveau du siège de cette dernière ou bien en marge d’un quelconque événement.
Or, depuis, Sadi s’est rendu au Caire sans rencontrer Motsepe, puis à Abidjan, lors du tirage au sort de la CAN-2023, sans qu’on ne reçoive le moindre compte-rendu d’une rencontre entre les deux hommes et plus près de nous, en pleine CAN, encore rien ! Ni lors de la cérémonie d’ouverture, où le successeur de Djahid Zefizef était présent, ni à Bouaké où Motsepe était venu assister aux matchs de la troisième journée. Des témoins sur place ont révélé que le gestionnaire de la FAF était vrai- ment livré à lui-même, et il l’avait compris puisqu’il se tenait à chaque fois à distance. Aussi la réclamation introduite au sujet de l’arbitrage par la FAF, à l’issue de la ren- contre contre le Burkina Faso, n’a-t-elle fait qu’exaspérer l’instance africaine du football.
Il est alors à se demander si la seule pré- sence d’un Djamel Haïmoudi au sein de la Commission d’arbitrage de la CAF a vrai- ment un quelconque impact. Ainsi, avec tous ces éléments évoqués, entre autres, on est bien loin de la diplomatie sportive promise par la Fédération et son nouveau président. Le chemin sera inéluctablement long et périlleux, compte tenu d’autres aléas extra-sportives, sachant que l’Algérie sera absente de l’organisation de tout événement jusqu’au moins 2029 et au-delà.
– LAFORDASSE