
Trente-cinq ans après l’élection du Camerounais à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), au Maroc en 1988, l’Algérie du football se retrouve dans la même situation que celle qu’elle avait connue sous Ydnekatchew Tessema. S’estimant victime d’une campagne de déstabilisation de la presse nationale, il avait décrété la mise sur le carreau de la Fédération algérienne de football et sa marginalisation. Pour se venger, il retirait l’organisation de la CAN à notre pays.
Il a fallu donc attendre l’élection du Camerounais Issa Hayatou, soutenu par le président de la FAF, Belaid Lacarne (notre photo) et le secrétaire général du MJS, Hamid Oussedik envoyé en urgence à l’assemblée générale, pour que l’instance du Caire revienne à de meilleurs sentiments et accorde la seule organisation de la CAN de l’histoire du pays en 1990. Mais aujourd’hui, la succession d’échecs et de tensions entre les deux instances CAF et FAF ne présage rien de bon pour la partie algérienne à la veille du coup d’envoi de la CAN-2023.
La FAF se retrouve à la croisée des che- mins, la politique de la chaise vide ne changera pas grand-chose à sa situation, un avis partagé par de nombreux acteurs africains et locaux. Sa défaillance, fruit d’une instabilité chronique en matière de gouvernance (3 présidents en un seul mandat), et son incapacité à se positionner dans des cercles déjà établis et un environnement de plus en hostile vont aller en s’accentuant.
Les chiffres et les faits sont têtus, lors des trois dernières élections au Comex mis à part l’embellie de 2019 (Amar Bahloul 21 voix), Djahid Zefizef et Mohamed Raouraoua ont respectivement été mis K.-O. Le premier a obtenu 15 voix en juillet dernier, lorsque celui que les réseaux sociaux désignent comme le patron des coulisses en avait obtenu 7 en 2017. L’affaire Media Pro, les dossiers des CAN 2025 et 2027 et tout récemment les CAF Awards ont fini d’entériner une rupture quasi définitive entre la CAF et la FAF.
A un mois environ du coup d’envoi de la 34e éditon de la Coupe d’Afrique des Nations, Djamel Belmadi et ses hommes, se retrouvent quasiment seuls. Ils ont le lourd fardeau de rendre les coups pris dans les salons feutrés et d’inverser la vapeur sur le terrain. Une mission des plus compliquées, mais que le patron des Verts et ses protégés affectionnent. « Le politique » étant dans une impasse, il appartient aux hommes sur les terrains d’apporter un début de solution ou de désamorcer une crise qui ne doit pas aller au- delà de 2025 et l’élection d’un nouveau président de la CAF et d’un nouveau bureau.
– NAZIM BESSOL