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MAL : Salif Keïta, le successeur de Mekhloufi à Saint-Étienne est mort

Avec Legfoot

Premier vainqueur du Ballon d’or africain en 1970, Salif Keïta est mort hier à l’âge de 76 ans à Bamako.

C’est l’un des précurseurs des académies dans le continent africain et créateur d’un club à Bamako qui figure parmi les meilleurs. Il a commencé sa carrière au Mali avant de la poursuivre en Europe, à Saint-Étienne — où il remplace le maître à jouer Rachid Mekhloufi —, Marseille, Valence et Lisbonne. Il termine sa carrière aux États-Unis. Il a joué dans le film Le Ballon d’or, librement inspiré de sa trajectoire. Attaquant hors pair, plus jeune international du Mali, Salif Keïta, fut l’un des premiers joueurs africains ( ndlr – des années 60) à s’imposer en Europe. Son aisance technique, sa souplesse et sa vivacité enflamment les stades qu’il a côtoyé. Tout jeune, il intègre le club des pionniers de Ouolofobougou, et y débute en professionnel. Il glane, grâce à ses performances, une première sélection avec les Aigles, à 16 ans. Une seule saison lui suffit pour se tailler une solide réputation auprès des recruteurs de talents des clubs de la capitale. En 1964, il signe pour le Stade malien de Bamako, avec qui il perd la finale de la première Coupe d’Afrique des clubs champions en 1965 devant les Camerounais de l’Oryx de Douala. Il cède une nouvelle fois en finale de la seconde édition un an plus tard, cette fois avec le Real de Bamako, face au Stade d’Abidjan.

Mais le jeune prodige est sacré meilleur buteur de la compétition avec 14 buts en 8 matchs et remporte trois titres de champion du Mali avec les « Scorpions ». Pourtant, Salif Keita reste l’homme sans titre continental puisqu’il doit aussi s’incliner en finale de la Coupe d’Afrique des Nations en 1972, au Cameroun, face au Congo. Sa renommée, Salif Keita la fera en Europe. L’AS Saint-Étienne, qui domine le football français, dispose d’un correspondant à Bamako qui a repéré la perle rare. En novembre 1967, le club propose un contrat à Salif qui n’hésite pas à quitter clandestinement son pays pour prendre le premier avion, mais sans prévenir le club de son arrivée… À l’aéroport d’Orly, il attrape un taxi et lui donne comme adresse «le stade de Geoffroy Guichard, à Saint-Étienne»

Saint-Étienne trouve le remplaçant de Mekhloufi

Le chauffeur s’étonne, l’adresse étant à plus de 500 km, mais Salif Keita, sûr de lui, affirme que le club paiera la course. L’ASSE accepte de payer l’addition et ne regrettera pas son investissement. Il débute en championnat le 19 novembre 1967 à Monaco. Il ne lui faut que sept minutes pour trouver le chemin des filets, une victoire facile à la clé, 3 à 0. Salif Keita remporte trois titres de champion de France et un «Soulier d’argent» (récompense pour le deuxième meilleur buteur européen avec 42 buts sur l’année 72, finissant derrière le bombardier allemand Gerd Müller), inscrivant au total 125 buts en 149 matches pour les Verts de Saint-Étienne.

En 1972, il rejoint Marseille. La concurrence avec Magnus- son est trop forte malgré une complicité extraordinaire avec Josip Skoblar. Il prend la direction de l’Espagne et du FC Valence où il évolue durant trois saisons. Après un pas- sage au Sporting Portugal, à Lisbonne, avec lequel il remporte la coupe en 1978, il rejoint Boston et la NASL, la ligue pro américaine. En 1980, il met fin à sa carrière de joueur, mais restera cinq années durant aux États-Unis afin d’y suivre des cours à l’université où il décroche un diplôme de gestion. Il laisse l’image d’un buteur hors pair, mais aussi d’un homme libre qui a pris une part importante dans l’arrivée des meilleurs footballeurs africains dans les grands clubs européens. Élu président de la Fédération malienne en juin 2005, son mandat s’arrête au bout de ces quatre années de présidence, à la suite d’une sordide campagne médiatique. Et fut barré au Comex de la CAF par ses propres compatriotes.

LEGFOOT

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