
La frustration était à la mesure de l’ambition. Fortement déçus du match nul obtenu en toute fin de match, malgré l’impressionnant pedigree continental de leur adversaire, les Verts ont laissé transparaître une culture de la gagne qui ne peut que les servir à l’avenir.
Il y avait de l’amertume dans l’air, dans les boyaux du stade Hazaâ Bin Zayed à l’issue de ce match amical d’une rare intensité entre l’Algérie et l’Égypte. Au moment de défiler en zone mixte, les Verts, tout comme leur mentor Djamel Belmadi, ne cachaient aucunement leur déception de n’avoir «fait que match nul» alors qu’en face, c’était l’Égypte, mine de rien et ses sept couronnes africaines ! C’est dire que cette EN a beaucoup grandi, aussi bien pour ce qui a trait à la qualité de son effectif mais aussi et surtout par rapport à la «mentalité» du vestiaire et à sa boulimie en matière de performance et d’excellence. «On n’a pas été bons, moi le premier» commençait, ainsi, par dire le capitaine Riyad Mahrez dans un mea culpa d’une extrême franchise. Dans son allocution, l’ancien faiseur de bonheur de Leicester City avait, toutefois, du mal à cacher son désarroi et son incompréhension de ce qui s’est mal passé. «Heureusement que ce n’était qu’un match de préparation. On peut encore progresser. Je suis déçu un peu. Je ne sais pas ce qui n’a pas marché.
Mahrez : «On n’a pas été bons»
On était bien jusqu’à ce carton rouge puis on s’est un peu relâchés car on pensait qu’ils étaient à dix, inconsciemment peut-être. On va essayer rebondir sur le fait de n’avoir pas perdu et c’est une chose positive » lâchera, presque par dépit, l’ailier international. Et de positiver, un tantinet : «Malgré cela, dans les cinq-dix dernières minutes, on a eu quatre occasions claires. On a deux matches importants en novembre. J’espère qu’on va retenir les mauvaises choses qu’on a faites et les corriger au mois de novembre. On doit faire mieux et moi le premier, mais dans ce type de match, il ne faut surtout pas perdre. Si on est mieux aujourd’hui, on peut gagner tranquillement. C’est peut-être mieux de faire ces petites erreurs maintenant que de les faire à la CAN ou dans les matches qualificatifs à la Coupe du Monde». Le sociétaire d’Al-Ahli s’est, par la suite, projeté rapidement vers l’avenir proche pour tenter d’atténuer la déception. «J’espère qu’on reviendra plus forts en novembre, qu’on réussira de bons matches dans les éliminatoires du mondial.
Chaïbi : «Ce n’est pas normal»
Nous devons essayer de bien nous préparer afin de bien débuter la CAN comme on l’avait fait en 2019 et pas comme on l’a fait en 2021. On a les deux expériences. A nous de bien nous préparer et très bien entamer le tournoi d’autant plus que nous avons hérité d’un groupe homogène. Ce n’est pas le groupe de la mort mais ce n’est pas une poule facile non plus. On va bien se préparer et inch’Allah on sera présents là-bas», promet le leader technique des Verts. Bien que moins loquace, Farès Chaïbi ira, néanmoins, dans le sens du discours réaliste de son glorieux aîné. «On est déçus un peu du résultat parce que à 11 contre 10, on aurait dû faire mieux que ça. On doit savoir contrôler le match, ce qu’on n’a pas pu faire. On jouait le match sur des coups, Ça partait dans tous le sens, on n’a pas réussi à contrôler ce match-là » déclarait le joueur de l’Eintracht Frankfort, avant d’enchaîner : «Même si on a eu des occasions, eux ils en ont eu plus et ils pouvaient facilement tuer le match. Il faut apprendre de ce match et revenir plus solides pour les prochaines dates FIFA.
Bouanani : «Déçu de n’avoir pas gagné»
A dix ils ont marqué, ce n’est pas normal, sur une balle arrêtée encore, il fallait revenir, rester concentrés pour revenir. Quand ils sont à dix, on se met à leur niveau, c’est ce qu’on ne doit pas faire». Une analyse que le sélectionneur Djamel Belmadi avait initiée en conférence de presse. «A 10 contre 11 ,on devait faire mieux, il y a eu beaucoup de déchet technique, on devait les faire courir, aller plus dans les intervalles et attaquer plus cette défense. Il y a un manque sur cette fin de stage, il y a des choses qu’on a travaillé mais qu’on n’a pas appliqué pour être satisfait», regrettait-il. Des regrets, Badreddine Bouanani en a eu aussi. « Pas déçu de ne pas avoir joué mais plutôt déçu de n’avoir pas gagné ce match. Après, c’est l’Égypte, on savait que ça allait être dur. Il y a quelques regrets, c’est normal, mais ce n’est qu’un match amical. On va en tirer des enseignements » affirma, en substance, l’attaquant Niçois, resté sur le banc tout au long de ce nouveau duel entre les deux grandes puissances footballistiques de l’Afrique du Nord.
RACHID BELARBI