
«Faute de grives, on mange des merles», dit l’adage fort populaire. Un proverbe qui illustre à merveille la tournure qu’est en train de prendre la carrière de nombre de nos internationaux.
Faute de pouvoir rallonger leur plan de carrière en Europe ou au Golfe, quelques-uns de nos joueurs internationaux font le pari de la Ligue 1-Mobilis. D’y retourner ou bien de s’y aventurer. L’exemple du défenseur central, Djamel Benlamri, en est actuellement la parfaite illustration. Pour n’avoir pas trouvé un nouveau point de chute au Moyen-Orient, le champion d’Afrique des Nations 2019 a, ainsi, répondu par l’affirmative à la proposition du Mouloudia d’Alger. Le défenseur passé par l’Olympique Lyonnais s’est engagé pour deux ans en faveur du Doyen en espérant retrouver, à 34 ans, la réputation qui était la sienne du temps de ses années de gloire. Ou tout au moins y boucler la boucle et finir en beauté, avec, de prime abord, un confortable matelas financier en guise d’ultime contrat.
Finir en beauté
Djamel Benlamri n’est pas le seul international de renom à avoir dit oui au MCA. L’ancien Bordelais, Mehdi Zerkane, lui a rapidement emboîté le pas. Mais pas pour les mêmes raisons. A 24 ans, l’ex-Nîmois aspire surtout à relancer une carrière qui bat de l’aile. Considéré comme un grand espoir du centre de formation de l’AS Monaco, le natif de Clermont-Ferrand avait, pourtant, bien décollé en Gironde, avec une première saison à presque 30 matches. Mais une expulsion dès le premier match de la saison face au FC Nantes, suivie d’une suspension puis d’une méchante blessure à la cheville le réduisent à un simple intermittent du spectacle avec une demi-douzaine d’apparitions seulement. Son expérience chez les Crocodiles Nîmois ayant rapidement tourné au vinaigre, le voilà désormais attendu en Ligue 1 DZ avec un statut qui fera certainement de lui l’une des attractions de la saison à venir.
Une relance, un tremplin
A l’instar de Zerkane, l’Oranais Youcef Belaïli a, lui aussi, cet été de (re)faire une pige au pays, question d’engranger les matches, de redevenir compétitif et d’être prêt pour la Coupe d’Afrique des Nations 2023 (13 janvier- 11 février 2024) en Côte d’Ivoire. Cela avant d’être, de nouveau, relancé par son ancien club tunisois, l’Espérance. L’option « locale » reste, toutefois, une alternative de choix pour l’enfant d’Eckmühl, au cas où les pourparlers entre son père-manager et la direction du gant tunisien n’aboutiraient pas. Deux autres « poids lourds » du vestiaire des Verts, Sofiane Feghouli et Raïs M’Bolhi y sont, également, proches. Privés de la visibilité qui les maintient sous les feux de la rampe avec leurs clubs employeurs de la saison précédente, les Mondialistes 2014 savent pertinemment qu’une expérience au MCA en ferait, de nouveau, des éléments grandement suivis et, donc, potentiellement sélectionnables par Djamel Belmadi pour peu qu’ils retrouvent tous leurs moyens physiques. Même Alexandre Oukidja, qui a récemment décidé de prendre sa retraite internationale, est annoncé avec une certaine insistance à Alger.
Une plus-value certaine pour la Ligue 1-Mobilis
L’arrivée d’une telle kyrielle de joueurs de dimension internationale ne peut, du reste, qu’être doublement bénéfique pour le championnat national. Aussi bien en matière de renommée, de prestige et d’attractivité mais aussi qualitativement parlant. Pouvoir assister, chaque week-end, aux arabesques de Feghouli qui était un certain temps le bourreau du Barça, aux envolées d’un M’bolhi double Mondialiste ou encore aux interventions autoritaires de Benlamri ou aux passes millimétrées de Zerkane, ne peut qu’attirer davantage de spectateurs, de partenaires publicitaires et d’audience télévisuelle. Ce qui constituerait, à n’en pas douter, une énorme plus-value pour la Ligue 1-Mobilis, comme l’a été un certain temps le comeback de Mustapha Dahleb au Chabab de Belcourt, le temps de son service militaire et les retours de Djamel Menad et son compère, Hakim Medane, à la JS Kabylie, entre autres. L’on se rappelle aussi du rapatriement d’Ali Meçabih au Mouloudia d’Oran où il était une idole absolue, ou encore de la rentrée au pays de Dziri Bilel après des expériences en France, à Sedan, puis au Qatar et en Tunisie.
– RACHID B.