
l Ils sont huit joueurs de Génération Foot, trois de Diambars FC, le reste est réparti entre Environnement Foot (2 joueurs), Espoir de Guédiawaye (2 joueurs), AFAT Thiès (2 joueurs), Etoile Lusitana, Dakar Sacré Cœur et Océan FC. Il s’agit là de l’effectif des 21 joueurs retenus pour la 19ème édition de la Coupe du monde des U-17, qui aura lieu du 10 novembre au 2 décembre 2023, en Indonésie, avec la participation de 24 sélections dont quatre africaines, à savoir le Sénégal, champion d’Afrique en mai dernier, à Alger, le Maroc, finaliste, le Burkina Faso et le Mali.
Au-delà de cette compétition qui s’annonce riche en enseignements et qui consacre les meilleurs au monde dans cette catégorie, la simple lecture de la liste des 21 jeunes sénégalais interpelle sur sa composante et surtout sur la provenance de ces derniers, où huit, soit 38%, sont issus de l’Académie Génération Foot. Trois autres proviennent de Diambars FC, une autre académie réputée au Sénégal, au même titre que les autres clubs formateurs cités plus haut.
En attendant le début de la compétition et la production des différentes équipes, la formation sénégalaise, qui devient aujourd’hui une véritable référence en Afrique, est déjà récompensée par cette place parmi les meilleures au monde. Le long processus, entamé il y a une vingtaine d’années, paye finalement et le Sénégal – on ne le cessera de le rappeler – a donné ses fruits avec tous ces titres glanés au niveau continental, notamment chez les jeunes catégories (U-20 et U-17) et les joueurs locaux (CHAN-2022 en Algérie).
D’ailleurs, l’un de ses produits, le jeune Mamadou Lamine Camara (19 ans), cham- pion d’Afrique en février 2023 avec la sélection des locaux, passé par Génération Foot (2019-2023), a regagné le club du FC Metz, où il s’est distingué tout récemment par un but de 58 mètres face à l’AS Monaco ! Lors du match amical Sénégal – Algérie (0 à 1), disputé en septembre dernier, à Dakar, le sélectionneur Aliou Cissé n’a pas hésité à le mettre dans le bain à la 70ème minute, à la place de Pape Matar Sarr, histoire de le faire progresser avec ses aînés et lui don- ner du temps de jeu à un plus haut niveau.
Cette démarche est coordonnée par une direction technique nationale stable, avec à sa tête Mayacine Mar, nommé depuis 2012, qui s’appuie sur un travail de base avec des joueurs dès leur plus jeune âge. La pre- mière étape réside dans la formation des détecteurs. Est-ce le cas chez nous, où n’importe quel quidam peut prétendre être connaisseur et détenteur d’une base de données de joueurs ? L’autre volet sur lequel s’appuie le football sénégalais, c’est le sport scolaire, où tout talent détecté est transféré presque systématiquement vers l’un des centres de formation nationaux, à travers une multitude de tournois organi- sés un peu partout dans le pays.
C’est ce qu’a tenté la Fédération algérienne de football du temps de Kheïreddine Zetchi, en 2021, par le biais de deux académies (Sidi Bel-Abbès et Khemis Miliana) qui, en quelques mois, ont permis de monter deux sélections nationales (U-17 et U-20) qui ont bien performé, et surtout permis l’émergence de plusieurs bons éléments, à l’image de Moslem Anatouf, classé, il y a quelques jours, parmi les 60 meilleurs espoirs du football mondial pour les années à venir.
Avec un énième changement opéré à la tête de la DTN, suite à la venue de Mansoul Ameur, la formation aura-t-elle sa place dans le programme ou la ‘’politique’’ du Bureau de Walid Sadi, sachant, au passage, que le projet d’académies de la FAF a été déjà mis au placard ?
– LAFORDASSE