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CM : La débâcle des grands !

Envoyé spécial NAZIM BESSOL à Doha

On ne le dira jamais assez, le Mondial, Qatar-2022, n’est définitivement pas comme les autres. Chaque journée apporte son lot de surprises et de contre-pied, devenu la marque de fabrique de cette 22e édition.

Mardi soir, un nouveau coup de tonnerre s’est abattu sur le stade Education City, où l’une des plus grandes équipes du monde, l’Espagne, a quitté le tournoi face à la solide for- mation marocaine emmenée par Walid Regragui. Au terme d’un match marathon (0-0/3-0 tab), les Lions de l’Atlas sont venus à bout de la Roja et de sa machine à passes (1019 contre 305) pour s’inviter à la table des grands et affronter le Portugal en 1⁄4 de finale, samedi prochain, à Al Thumama stadium. Une qualification qui remet en cause beaucoup d’idées reçues et de certitudes. A commencer par le fossé existant en classement FIFA entre les deux nations, l’Espagne dans le top 10 mondial occupe la 7e place, alors que le Maroc deuxième nation africaine pointe à la 22e po- sition du classement mondial, dont la dernière mise à jour remonte au 6 octobre dernier. Les Lions de l’Atlas, après leur qualification face à l’Espagne sont quasi certains de ravir la première place continentale aux Lions de la Téranga du Sénégal.

L’Espagne, l’Allemagne et la Belgique, sortie prématurée

En plus d’asséner un sacré coup à la crédibilité du très sophistiqué classement de la FIFA, dont l’élaboration et la compréhension nécessitent d’«être ingénieur en aérospatiale pour com- prendre le classement FIFA!», selon le sélectionneur algérien, Djamel Belmadi. Les résultats enregistrés, lors de ce Mondial, ont aussi porté un sérieux coup déjà aux prévisions des bookmakers et aux agences spécialisées dans les datas. La sortie prématurée de l’Allemagne, de la Belgique dès le premier tour, les défaites sur- prises de la France face à la Tunisie et l’Argentine face à l’Arabie Saoudite, mais aussi la qualification de l’Aus- tralie, du Japon, le Sénégal … n’ont pas non plus été prévues ni même envisagées. Le rapport valorisation financière / performance a volé en éclats, pour laisser place à la réalité du terrain, l’envie, la détermination, la juste lecture tactique et la bonne évaluation des forces et faiblesses de l’adversaire.

Le rapport valorisation financière / performance a volé en éclats

A en croire le site spécialisé, sportingpedia.com, l’Australie, compte tenu de sa valorisation financière (la plus faible), n’aurait jamais dû être là lors du second tour. Selon le même média, la valeur globale des inter- nationaux australiens n’atteint pas les 40 millions d’euros (37, M). Les Kangourous formaient, avant leur qualification, l’équipe la moins valo- risée du tournoi, juste devant le Qatar et le Costa Rica. Idem pour le Japon, qui s’est avéré l’un des bourreaux des grandes équipes et qui a fini en tête du classement Groupe E, malgré la présence de ce même groupe de deux anciens champions du monde l’Es- pagne, l’Allemagne en plus du Costa Rica. Avec une valorisation de 154 millions d’euros, le Japon était juste devant l’Australie au second tour de ce Mondial, devancé par la Corée du Sud 163,9 millions d’euros.

Moins côté, le Maroc atteint les quarts

Côté africain, le Sénégal doit ses 229,5 millions d’euros de valorisa- tion principalement à sa star Sadio Mané, contraint de déclarer forfait pour cause de blessure, quelques jours seulement avant le coup d’envoi du tournoi. La valeur de l’équipe sénégalaise (229,5 millions d’euros) dépendait fortement de son talisman, le finaliste du Ballon d’Or – Sadio Mané, qui n’a pas pu se rendre au Qatar en raison d’une blessure. Eliminés par l’Angleterre en 1/8 de finale (3-0), les Lions de la Téranga sont derrière le Maroc dans ce classement. Première nation arabe et troisième représentante africaine, après le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010, à atteindre les 1⁄4 de finale de la Coupe du monde, les Lions de l’Atlas valorisés à 241,1 millions d’euros, figurent dans le top cinq des équipes les moins cotées.

Une valeur financière pas au niveau de la Coupe du Monde

Loin, très loin derrière l’Allemagne dont l’addition de la valeur financière flirte avec le milliard d’euros (885 €) et la Belgique 563,2 M€). En plus de la désillusion sportive pour ces deux grosses cylindrées européennes, elles sont rentrées chez elles avec le titre des deux équipes les plus chères de l’histoire de la Coupe du monde inca- pables de franchir le cap du premier tour. L’Uruguay et ses 449,7 millions d’euros, tout comme le Danemark 353 M€, la Serbie 359,5 M€, complètent ce top cinq des équipes dont la valeur financière n’a pas reflété le niveau en Coupe du Monde.
– NAZIM BESSOL

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