CM : Hassan al-Thawadi : « Le respect mutuel est fondamental »
Envoyé spécial NAZIM BESSOL à Doha

Le chef du comité d’organisation de la Coupe du monde du Qatar 2022 Hassan al-Thawadi a accusé les équipes qui voulaient porter le brassard OneLove lors de la Coupe du monde d’envoyer un « message très diviseur » au monde islamique et arabe. Une déclaration faite alors que le ministre britannique des Sports, Stuart Andrew, a déclaré qu’il porterait le brassard arc-en-ciel lors du match de mardi dernier Angleterre – Pays de Galles. Ce dernier a estimé qu’il était « vraiment injuste » que la FIFA ait menacé de sanctions sportives sept équipes européennes qui avaient prévu de porter le brassard au Qatar. » La réplique de Hassan al-Thawadi qu’on a vu ému aux larmes lors de l’ouverture du tournoi ne s’est pas faite attendre. « Si les équipes ont décidé de le faire tout au long de la saison, c’est une chose », a-t-il déclaré, « mais si vous venez faire un point ou une déclaration au Qatar, c’est quelque chose avec lequel j’ai un problème. Et cela revient au simple fait que c’est une partie du monde qui a son propre ensemble de valeurs. » a-t-il précisé.
Enième provocation
La question du brassard a été mise au centre du débat lancé et alimenté par les médias occidentaux alors que l’organisation frôle la perfection, selon plusieurs journalistes présents ici à Doha. « Ce n’est pas du Qatar dont je parle, c’est du monde arabe », a poursuivi le secrétaire général du Comité Suprême (CS). « Que les équipes viennent prêcher ou faire des déclarations, ça va. Mais ce que vous dites essentiellement, c’est que vous protestez contre un pays islamique qui organise un événement. Où cela se termine-t-il ? Cela signifie-t-il qu’aucun pays islamique ne pourra jamais participer à quoi que ce soit ? » s’interroge Hassan al-Thawadi. « Il va y avoir différentes valeurs et différents points de vue. Donc, pour moi, si vous venez spécifiquement pour faire une déclaration ici au Qatar – ou spécifiquement adressée au Qatar et par extension, au monde islamique – cela laisse un message très diviseur. » a regretté le dirigeant qatari, avant de rappeler que « Ces valeurs sont régionales […] C’est pour le monde islamique, c’est pour le monde arabe, c’est pour le Moyen-Orient. Il y a certaines choses sur lesquelles nous ne serons pas d’accord. Mais trouvons un moyen de coexister et d’avancer, dans un sens ou dans l’autre. C’est là que le respect mutuel est fondamental. » a conclu al-Thawadi.
Nazim Bessol