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CAF : Lekjaa veut imposer coûte que coûte Al Shalmani

NAZIM BESSOL

Six ans après l’éviction de Mohamed Raou- raoua du Comité exécutif de la Confédéra- tion africaine de football (CAF), et quatre ans après l’échec de Amara Bahloul, Djahid Zefizef, qui vient de souffler sa première bougie à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF), tente de replacer l’Algérie dans l’organe exécutif africain. La bataille ne s’annonce pas de tout repos face au Libyen, Abdulhakim Al Shalmani, membre sortant du Comex de la CAF, président de la Fédération libyenne de football (FLF) et président de la zone UNAF. Une multitude de casquettes qui ne reflète nullement son poids ou ses réalisations à l’échelle nationale ou continentale.

Le Libyen a bénéficié, en 2019, de circons- tances favorables et d’un soutien straté- gique de taille du président de la Fédération royale marocaine de football, Fawzi Lekjaa. Ce dernier, toujours animé par la seule obsession de barrer la route à toute candidature algérienne au Comex de la CAF, est à la manœuvre et ne compte surtout pas abandonner son poulain. Comme en 2019, le ministre délégué au Budget du Roi a mis ses bourses pleines pour assurer le main- tien de Abdulhakim Al Shalmani quoi qu’il en coûte. Selon notre correspondant à Abidjan, il s’est entouré d’une forte délégation qui bat les «pavés» de l’hôtel où séjourne les délégations.

Notre correspondant, un habitué des coulisses, a « compté pas moins dix personnes, tous ceux qui travaillent habituellement pour les campagnes de Fawzi Lekjaa, parmi lesquelles l’ancien Secrétaire général de la CAF, Mouad Hajj. Elles ont déployé leur logistique et travaillent de nuit comme de jours à convaincre les délégués.» L’enjeu est capital pour le ministre du budget adjoint qui, contrairement au président de la CAF, Patrice Motsepe, ne souhaite pas voir une force d’équilibre intégrer le Comité exécutif où il a étalé son influence depuis 2017. Le scrutin du jour au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire s’an- nonce donc compliqué mais pas impossible pour Djahid Zefizef qui fait son apprentissage électoral à l’échelle africaine.

Quelques voix se sont déjà fait entendre. «La CAF a besoin de l’Algérie, c’est une insulte à ce que l’Algérie a réalisé cette année pour l’Afrique que de l’empêcher d’intégrer le Comité exécutif», a déclaré un délégué présent sous couvert d’anonymat. Une évidence qui n’arrange pas le camp marocain. Après avoir échoué à faire venir la 45e assemblée générale de la CAF au Maroc, à la suite du désistement du Bénin, Lekjaa veut maintenir un candidat qui brille par son inexistence et qui demeure très contesté dans son pays. «La Libye est un pays divisé. Que peut-il apporter à la CAF et au football africain dans ces conditions pour le moment», a souligné un collègue à partir d’Abidjan.

Dans cette optique, la logique aurait voulu que le candidat libyen, Al Shalmani ,se retire et garde la présidence de la zone UNAF. Une proposition qui lui aurait été faite, mais encouragé par Lekjaa et son équipe, il l’a déclinée. Le Libyen n’a, d’ailleurs, pas hésité à interpeller le président de la CAF et son Secrétaire général, Veron Mosengo Omba, dans les couloirs de l’hôtel, les accusant d’interférence dans le processus électoral. Une pratique qu’Al Shalmani maîtrise à merveille, selon les conclusions du Tribunal arbitral du sport, qui a rappelé, dans sa décision du 12 avril 2022, dans quelles conditions sa dernière élection au poste de président de la LFL s’est déroulée.

La délégation algérienne, composée de trois membres, le président Djahid Zefizef, son vice-président, Azzedine Arab, et le secrétaire général, Mounir Debichi, est en infériorité numérique et devra mettre les bouchées doubles à quelques heures du scrutin. L’entrée du président de la FAF au Comex de la CAF constituerait une victoire pour le football africain, d’abord pour l’ins- tance, ensuite et enfin pour l’Algérie. Elle marquera à coup sûr le début d’une nou- velle ère pour la CAF et la confirmation du recul de l’hyper-influence de Fawzi Lekjaa. En cas d’échec, la CAF continuera à subir les caprices du président de la Fédération royale marocaine, comme celui de faire jouer la CAN futsal dans la ville occupée de Laâyoune !

Mais l’arrivée du président de la FIFA, Gianni Infantino, dans la nuit, accompagné du Se- crétaire général adjoint, Mattias Grafström, risque de brouiller toutes les cartes.
– NAZIM BESSOL

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